vendredi , 19 avril 2024
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C’est désormais officiel puisque le président de la HAT ne s’en cache plus et y va sans détour. Depuis sa défiance envers les Etats-Unis qui recommandaient à ce que les putschistes de 2009 ne se présentent pas aux prochaines élections à Madagascar, le futur candidat a mis le paquet pour squatter la télévision nationale et a lancé des projets à but électoral dans plusieurs villes du pays. La campagne consiste aussi à dénigrer ceux qui osent critiquer ces soudains projets de développement visant à acheter les électeurs.

Andry Rajoelina, la propagande et pré-campagne électorale lancée officiellement

Andry Rajoleina est en pré-campagne électorale. Après avoir détruit le pays pendant 3 ans de transition, voilà que celui qui a pris le pouvoir en 2009 essaie de faire croire qu’il entame la reconstruction. Andry Rajoelina  utilise le dénier public à bon escient, c’est-à-dire pour améliorer son image.

Des réalisations de propagande

Partout où il va pour faire campagne, il emmène le ministre des Finances de la HAT qui va aussitôt lui garantir le financement de la construction des infrastructures comme les bâtiments publics, les écoles, les routes.

La présidence est mise à contribution en distribuant un peu d’argent aux familles en difficulté contre 5 heures de dur labeur. La Haute intensité de main d’oeuvre permettra d’acheter des voix quand elle est présentée comme une oeuvre de charité, une aide, ou la générosité présidentielle.

La vitesse supérieure a été passée lors du déplacement du chef de la transition dans la région d’Itasy. Andry Rajoelina distribue généreusement des cahiers aux élèves de terminale. Les pêcheurs reçoivent de l’aide et seront engagés en HIMO en attendant l’ouverture de la pêche. Les rues de la ville seront réhabilitées. Les jeunes auront de nouveaux terrains de sport…

Le point commun entre ces petits projets à visée électorale est leurs délais de réalisation très courts. Andry Rajoelina mise sur des résultats visibles dans 3 ou 4 mois. Cet excès de vitesse du TGV est motivé par l’échéance électorale publiée par la CENIT avec les élections présidentielles en mai 2013.

Les grandes entreprises minières paient cash

D’où provient l’argent, peut-on s’interroger à un moment où les caisses de l’Etat ne sont pas très fournies. Une nouvelle fois, c’est une très grande entreprise minière qui paie les frais. Après les 100 millions de dollars arrachés à WISCO, voilà que Sheritt donne généreusement 25 millions de dollars qui permettent au président de la HAT d’avoir des réalisations pour défendre son bilan. 50 millions de dollars sont disponibles en réserve.

Il n’y a pas que des petits projets. Andry Rajoeline s’est félicité de la capacité de persuasion de ses ministres des Finances et des Travaux publics qui ont réussi à obtenir le financement de la réhabilitation d’une route nationale reliant la région Itasy avec Vakinankaratra.

Il y a aussi les projets financés de la poche du chef de la HAT. Le couple Rajoelina a inauguré un nouveau lycée catholique après avoir contribué au financement des travaux.

« Je préfère l’action au discours », martèle Andry Rajoelina. Le président de la HAT vise ceux ne peuvent que parler, ne pouvant pas utiliser 25 millions de dollars pour réaliser rapidement des projets tape-à-l’oeil. 

Interdiction de critiquer

Roland Ratsiraka avait dénoncé le clientélisme politique de Andry Rajolina qui monte sur un train en marche. Cet autre candidat déclaré affirme que les projets de la HAT à Toamasina ne sont pas nouveaux. Il réitère que le pouvoir de transition doit se concentrer sur l’organisation des élections. La TV nationale est chargée de dénoncer « les critiques qui empêcheraient le développement ».

D’autres futurs candidats sont entrés en pré-campagne, dont le pasteur Mailhol qui prédisait une élection présidentielle en 2013. Le prophète de l’église Apôkalipsy croit toujours en sa victoire. Comme Roland Ratsiraka, Tantely Andrainarivo et Pierrot Rajaonarivelo occupent aussi le terrain. Ces deux anciens hommes forts du régime de Didier Ratsiraka ont encore besoin d’une amnistie comme un certain Marc Ravalomanana.