vendredi , 19 avril 2024
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Antananarivo accueille de nouveau la section jeunesse du Festival International du Film de Cannes. Six films y sont présentés en compétition cette année et passeront devant un jury composé de cinq collégiennes.

Cannes 2002 : Le Cinéma plein la tête

Ce jury est présidé par Henri Randrienerenana, homme de théâtre (La Compagnie Johary) qui fait autorité dans son domaine, et aujourd’hui cinéaste reconnu par un public malgache de plus en plus avide du septième art.


Cette passion grandissante pourra être assouvie au moins cinq jours durant puisque d’autres films – à entrée libre – sont projetés en même temps que les films en compétition. Jusqu’au 05 février, la grande salle du Cinéma Rex et celle du Centre Culturel Albert Camus, tous deux situés à Analakely, seront les deux cœurs d’Antananarivo.


Jeudi, le premier jour, 650 personnes ont envahi ces deux endroits précis de la capitale. Et depuis, pas moins de la moitié est refoulée à l’entrée faute de places pour les accueillir. En marge de la manifestation qui se déroule pas trop loin, c’est cette fois-ci une foule sans doute épuisée d’avoir revendiqué à tue-tête et en plein soleil le matin une vie meilleure, qui envahit les après-midi les salles obscures projetant cette réalité virtuelle qu’elles savent si bien nous transcrire.


Les coulisses, elles aussi, s’animent. Pour cause de grève du transport aérien dans le ciel malgache, Jean Burtschell, délégué général de Cannes Junior qui n’a pas pu rejoindre à temps Antananarivo pour assister à la cérémonie officielle d’ouverture de jeudi est enfin présent. Tout comme Alexander Abela, auteur du très remarqué « Makibefo » (version tandroy à la sauce anglaise de la pièce shakespearienne Macbeth) qui, pour les même raisons, avait eu quelques difficultés à rejoindre la capitale après la visite qu’il a effectuée à ses acteurs, le village de pêcheurs tandroy. La sortie à la dernière minute de la douane de certains des films destinés à la projection a achevé de dénouer l’intrigue. « On gère le jour le jour », ont lâché à la presse en désespoir de cause les organisateurs du Festival.


Aujourd’hui, Cannes Junior 2002 atteint sa vitesse de croisière. Les débats organisés en même temps que les projections s’animent et tentent de résoudre les difficultés financières qui paralysent le cinéma malgache.


Quel que soit le verdict, Cannes 2002 n’aura jamais autant côtoyé le vécu. Sans doute parce que les films qui y sont présentés, chacun à leur manière, se sont exercés de relater la vraie vie, celle des hommes qui se nourrissent d’espoir des lendemains qui chantent.


Les films en compétition :


  • « Tout près des étoiles » de Neels Tavernier (FR, 2001)

  • « Sya ou le rêve du python » de Dany Kouaté (Burkina Faso)

  •  » La vie sur terre » d’Abderhamane Sissako (Mauritanie, 2000)

  • « Pour une poignée d’herbe » de Roland Suso Richter (Allemagne, 2000)

  • « Makibefo » d’Alexander Abala (grande Bretagne, 2000)

  • « Beijing Bicycle » de Wang Xiaoshuai (Chine/France, 2001)



Le jury


Le président : Henri Randrienerenana


Le jury :


– Tsivery Faniry Rakotomamonjy (Collège de France Ambohijatovo)

  • Vatosoa Nancia Robena (Collège de France, Ambohijatovo)

  • Sandinirina Diana Rabarisolo (Ceg Antanimbarinandriana)

  • Ony Rakouth (Ecole BIRD)

  • Haingo Maria Andrianjaka (Collège de France Ambohijatovo)