jeudi , 28 mars 2024
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Le Sempama campé sur sa position malgré les 25 milliards d’ariary accordés, les enseignants chercheurs ne garantissent pas la rentrée universitaire 2012, les paramédicaux entament une grève avec service minimum, les médecins menacent de grève pour promesses non tenues par les autorités de transition, les transporteurs réclament des subventions... les foyers de tension risquent de mettre à l’épreuve le gouvernement et la HAT.

Crise dans la fonction publique, la HAT incapable de tenir des engagements

Le gouvernement Beriziky a officialisé les indemnités accordées aux enseignants de l’Education nationale, ce qui correspond à 11% des revendications du syndicat. Les 25 milliards d’ariary répartis aux quelque 50 000 fonctionnaires et contractuels de l’enseignement primaire et secondaire seront versés comme indemnités. Le ministère de l’Education nationale a décidé d’augmenter les indemnités liées à l’éloignement et aux risques. En fonction des zones, les enseignants perçoivent, à compter de mai 2012, entre 50 000 et 70 000 ariary. Ce qui représente pour certains jusqu’à 200% de hausse.

Pour rappel, la totalité des indemnités revendiquées par le syndicat des enseignants culminent à 450 000 ariary. Les indemnités de logement qui sont actuellement à 90 ar et les indemnités familiales à 200 ariary par enfant constituent le centre des revendications. La proposition décrétée par le gouvernement et la fin des dialogues décidée par le président de la HAT n’enchantent guère le Sempama.

Après l’échec de l’intimidation et de la menace de suspension de solde, le ministère essaie de convaincre par la théorie du peu vaut mieux que rien. La reprise partielle des cours est constatée dans les régions tandis que la lutte syndicale continue à Antananarivo. A Fénérive-Est , le chef de région a ouvert le lycée aux élèves alors que les professeurs sont en grève. Résultat, une émeute dans la ville ! Les lycéens sont venus perturber les écoles privées qui ont classe. A Antananarivo, les manifestations dans la rue des lycéens ont cessé suite à la propagande sur un attentat à la grenade « offensive ».

D’autres foyers de grève en suspens

Après la satisfaction entière des sous-officiers et partielle des enseignants, les paramédicaux relancent leur mouvement de revendication. Ils réclament l’application de la grille indiciaire à 1200. « Lors d’une réunion avec les ministères des Finances et de la Santé, ce sont eux qui ont fixé qu’un indice de 1200 correspond au travail des paramédicaux », rappelle le président du syndicat. Durant les jours de grèves, un service minimum sera assuré. Les grévistes promettent d’assurer les services de garde.

Si les infirmiers et sage-femmes sont passés aux actes, les médecins se rappellent au bon souvenir de la HAT. Les promesses qui leur étaient faites pour les convaincre de cesser leur grève n’ont pas été tenues. Les revendications sont relancées.

Les enseignants chercheurs revendiquent encore une partie des indemnités que le gouvernement  leur a déjà accordées. L’enveloppe budgétaire destinée aux professeurs d’université a été affectée aux militaires, c’était dans la logique de la dictature militaro-civile de la transition. Sur les 800 000 ariary promis, il ne reste que 150 000 à intégrer dans les soldes. Le SECES a accepté de finir l’année universitaire 2011 avant la fin du mois de mai 2012. Pour ce qui est de la rentrée universitaire, rien n’est certain.

Après trois ans de mandat, Andry Rajoelina n’assume pas ces crises sociales dans la fonction publique. « Ils n’ont pas eu ces indemnités durant un régime normal… La transition n’est pas faite pour satisfaire des revendications », se défend-il, argüant que l’Etat n’a pas de moyens.

 Andry Rajoelina a privé l’Etat de moyen en s’enfermant dans une dictature unilatérale. Bien qu’il ne soit pas élu, il s’est octroyé le droit de décider de toutes les dépenses dépassant les 200 millions d’ariary. Refusant de reconnaitre tout bilan qui est forcément catastrophique, le putschiste non reconnu rejette les fautes à ses prédécesseurs élus.