vendredi , 29 mars 2024
enfrit
Comme un château de cartes, le régime dirigépar Didier Ratsiraka s'écroule inéluctablement aprèsla prise des ministères par le camp de Marc Ravalomanana.

Didier Ratsiraka dépouillé de tout son pouvoir

Le président sortant, Didier Ratsiraka, après la
prise des ministères publics par les membres du gouvernement
de Marc Ravalomanana, est désormais dépouillé de
tout son pouvoir. Désormais, le pouvoir de décision est
entre les mains de Marc Ravalomanana, bien que le camp de Didier
Ratsiraka réfute toujours cette réalité. Les
proches du président sortant estime en effet que les ministres
de Ravalomanana sont des ministres illégaux et qu’ils ne
pourront pas gouverner comme il se doit, alors que les membres du
gouvernement de Didier Ratsiraka eux-mêmes devaient déserter
leur bureau, voire leur domicile, depuis plusieurs jours.


Symbolique


La passation entre les deux Secrétaires d’Etat à la
police nationale, hier, est toutefois symbolique. Une passation qui
s’est déroulée dans la fraternité, loin des cris
et appels à la victoire de la foule qui accompagnait depuis
trois jours les ministres et le Premier ministre de Marc Ravalomanana
à leur bureau. La police nationale est dorénavant
dirigée par le Secrétaire d’Etat placé par Marc
Ravalomanana, tandis que du côté des forces armées,
des négociations sont en cours, selon un proche du Général
Marcel Ranjeva, ministre de Didier Ratsiraka, en vue d’une passation
en douce également entre lui et le Général
Mamizara Jules, ministre désigné par Ravalomanana. Ce
qui mettra, sans doute fin aux 22 années de pouvoir de Didier
Ratsiraka.


Sécession


L’autre bataille perdue par le camp de Didier Ratsiraka est celle
de la communication. Après plusieurs jours de coupure en
effet, la télévision et la radio nationales malgaches
redémarrent sur l’initiative du nouveau ministre de Marc
Ravalomanana. Et ce, après cinq années de mainmise de
Didier Ratsiraka et de son équipe sur l’audiovisuel public.
Laissant planer sur la tête des employés de la
télévision et de la radio nationales, durant cette
période, le spectre de la censure. Le président
sortant, Didier Ratsiraka, que beaucoup n’hésitent plus à
qualifier désormais « d’ancien président  » n’a
pas trouvé mieux, pour sauver son trône, que la
tentative de sécession des cinq autres provinces de la Grande
Ile, à part Antananarivo. Avec les cinq gouverneurs des
provinces, il souhaiterait « isoler  » Antananarivo.

Les cinq gouverneurs ont récemment communiqué qu’ils
désignent Toamasina comme capitale des cinq provinces, et
qu’ils ne reconnaissent comme président de la République
que Didier Ratsiraka. Des proches de Ravalomanana ont soutenu qu’en
prenant cette décision, les cinq gouverneurs, tout comme
Didier Ratsiraka, n’ont fait que « creuser leur tombe « .
L’article 129 de la Constitution malgache stipule en effet que « toute
sécession ou tentative de sécession d’une ou de
plusieurs provinces autonomes est interdite. Les auteurs de tels
actes portant atteinte à l’intégrité
territoriale et à l’unité nationale, et qualifiés
de crimes contre la Nation, sont passibles de la peine maximale
prévue par le code pénal « . Sans commentaire.