mercredi , 24 avril 2024
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L'Ecole Nationale d'Enseignement Aéronautique et de la Météorologie (ENEAM) est mal en point, mais elle sera bientôt sur pied pour reprendre son envol.

La formation des pilotes malgaches cherche à redécoller

A en croire Realy Flouty, Directeur général de l’établissement, l’Etat n’a pas apprécié à sa juste mesure les besoins et la force de l’école. Le budget à elle allouée est insuffisant et aucun renouvellement de la flotte. Si l’école est encore en vie aujourd’hui, c’est grâce à l’ingéniosité des agents de maintenance, indique Realy Flouty. Sur les 5 avions écoles du temps des Canadiens en 1975 à Arivonimamo (ancien aéroport international situé à près de 50km à l’Ouest de la capitale), seuls deux avions écoles sont en état de voler: un monomoteur et un bimoteur.

Le désintérêt de l’Etat a été tel que les formations ont du être suspendues entre 1985 et 1995. Or les besoins existent. A preuve la naissance d’établissement privé d’enseignement aéronautique où les élèves pilotes payent quelque 13 millions fmg comme frais de scolarité, sans aucune pratique semble-t-il. C’est auprès de l’ENEAM ou ailleurs que les élèves de ces établissements demandent à faire leur pratique.

L’ENEAM a réouvert ses portes en 1995 puis transférée à Ivato Aéroport en 1998. Elle forme des agents techniques d’exploitation d’aéronefs, des techniciens de maintenance radio, des agents de la navigation aérienne, des élèves pilotes, des contrôleurs de la circulation aérienne, des ingénieurs et techniciens supérieurs de la Météorologie de toutes les nationalités, notamment malgache et africaine. La formation professionnelle dure 2 ans. Elle est payante: de l’ordre de 150 000 fmg par mois pour les élèves pilotes nationaux et environ 3500 USD par an pour les étrangers. Ces derniers suivent un régime d’internat. La dernière promotion d’étrangers a terminé son cycle de formation météo en 2001, contrairement aux 10 élèves pilotes nationaux.

En raison de l’insuffisance d’avion école, ces élèves n’ont pu accomplir les exercices pratiques de vol, c’est-à-dire les 300h de vol requis pour un élève. Le problème ne se situe pas au niveau du bimoteur mais au niveau du monomoteur sur lequel s’effectue la totalité des exercices pratiques de vol. Les contrôles techniques et les vérifications de plus en plus fréquentes qu’exigent l’âge du monomoteur surexploité en quelque sorte, réduisent sa disponibilité. La formation des élèves pilotes accuse alors du retard à l’égard du calendrier initial et sur le dos des parents d’élèves qui ont malgré la crise continué à payer les écolages. Le bimoteur, ne servant que pour l’étape de qualification, ne présente pas ce genre de problème.

Appel aux partenaires

Pour pouvoir conduire dans les délais une formation d’élève-pilote, souligne Realy Flouti, il faut un bimoteur et 4 avions écoles monomoteurs. Dans le cas présent, il préconise que l’Etat injecte quelque 500 millions fmg et achète 2 avions écoles monomoteurs. L’Etat, par le ministère de tutelle, et les bailleurs de fonds ont été avisés déclare-t-il.

Contrairement aux pratiques anciennes, le nouveau régime n’a pas souscrit aux doléances du Directeur de l’ENEAM. Le ministre Olivier Rakotovazaha a cherché dans l’esprit de la libéralisation et du désengagement de l’Etat, les voies et moyens pour sortir l’école des difficultés de l’heure et la remettre en vol. Dans cette perspective, la prise de responsabilité des entités impliquées dans cette école, entre autres l’Aviation Civile de Madagascar (ACM), la compagnie nationale Air Madagascar, la Météorologie, l’ADEMA ou encore l’ASECNA, a été sollicitée.

La compagnie aérienne nationale, Air Mad, a déjà exprimé son entière disponibilité pour que les 10 élèves pilotes puissent boucler les 3000h de vol exigé pour leur formation. « Ils les boucleront dans les meilleurs délais », rassure Olivier Rakotovazaha, qui poursuit : l’Etat ne versera pas les 500 millions mais à charge pour l’ACM, l’ADEMA, Air Mad et autres de les réunir pour ne pas discréditer l’ENEAM et pour faire de cette école un fleuron dans l’Océan Indien. La vision d’Olivier Rakotovazaha est claire: l’école sera transformée en un institut à vocation régionale qui dispensera davantage des formations de niveau supérieur. Elle assurera en outre des formations en alternance et de perfectionnement pour les employés et cadres du ministère et des organismes rattachés.

RAW