vendredi , 29 mars 2024
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La possibilité d'exporter dans des conditions favorables vers les USA, à travers l'AGOA, est une aubaine pour Madagascar, surtout dans le contexte actuel de redressement économique.

L’AGOA, un nouveau défi pour Madagascar

La mise en vigueur de l’AGOA (African growth opportunity act), au cours des dernières années, a permis d’augmenter sensiblement le volume des exportations de Madagascar vers les Etats-Unis. Sauf que la crise économico-politique que vient de traverser la Grande Ile en a décidé autrement. Dans le contexte actuel de redémarrage du secteur économique, les deux parties – les Etats-Unis et Madagascar – affichent une volonté nette d’aller de l’avant. Surtout à un moment où l’on évoque de plus en plus la mise en vigueur de l’AGOA 2, cette loi américaine qui accorde une certaine faveur aux pays africains, à condition d’être éligibles, en matière d’exportation vers les Etats-Unis. D’autant que, comme l’explique des experts, Madagascar peut, à court terme, tirer profits des mesures de l’AGOA, contrairement aux négociations établies au sein d’autres entités comme l’OMC (Organisation mondiale du commerce) dont l’application des nouvelles mesures nécessite plusieurs années.

Durant la première phase de l’AGOA, Madagascar a été, ainsi, classé parmi les pays « performants ». Car ayant su profiter de cette ouverture du marché américain aux produits fabriqués sur le territoire national.

Pour marquer le nouveau redémarrage économique de la Grande Ile, à l’issue de quelques mois de léthargie, deux consultants américains, Stephen Lande et William Krist, après avoir sillonné plusieurs régions de l’Afrique, séjournent actuellement à Madagascar afin de sensibiliser le secteur privé malgache, ainsi que les autorités politiques, sur l’avantage que la Grande Ile peut tirer d’une implication plus conséquente dans l’AGOA. Sans pour autant oublier de mentionner que si au cours de la première phase de ce processus, la Grande Ile n’avait, en matière de produits textiles notamment, que cinq autres pays africains concurrents, cette fois, dans le cadre de l’AGOA 2, la compétition est plus rude. Car 18 pays éligibles, dont Madagascar, vont entrer en concurrence pour se partager ce que le marché américain leur offrira à des conditions d’exportations avantageuses. Ce qui, incontestablement, nécessite le développement d’une stratégie au niveau du secteur de l’industrie à Madagascar.

A la lumière des contacts que les deux consultants américains ont eu avec le secteur privé malgache, les industriels locaux semblent de nouveau prêts à relever le défi. Malgré la concurrence. Jusqu’à présent, seuls les industries textiles semblent s’impliquer davantage dans le processus. Et beaucoup semblent oublier, à Madagascar comme ailleurs sur le continent africain, que l’AGOA concerne une multitude de produits autres que les produits textiles. Sans doute, tout est question d’information et de sensibilisation pour que les hommes d’affaires malgaches s’y impliquent un peu plus qu’auparavant.