Le président du Sénat déstabilisé

Depuis quelques jours, des Sénateurs issus du parti au pouvoir, le HVM, se réunissent quotidiennement en vue d’une éventuelle destitution du président de la Chambre Haute, Honoré Rakotomanana.

C’est la gestion financière du Sénat qui serait à l’origine de cette initiative selon quelques Sénateurs. Sans plus de précision. Quoi qu’il en soit, d’autres sources évoquent l’intégration de plusieurs dizaines d’employés, sans explication convaincante, au sein du Sénat alors que la bataille pour les divers avantages n’a pas de fin au niveau de l’institution.

Avec un salaire et des indemnités s’élevant à environ 10 millions Ariary par mois pour chaque Sénateur, soit à peu près cent fois le salaire minimum dans le pays, la gestion de la Chambre Haute n’est sans doute pas une sinécure. Et c’est a priori la base de la mésentente au sein du Sénat.

Dans les prochains jours, en pleine session budgétaire, les Sénateurs pourraient remettre en question la présidence d’Honoré Rakotomanana, un octogénaire autrefois proche de l’ancien président Didier Ratsiraka, mais qui a été, cette fois, désigné par le président Hery Rajaonarimampianina en tant que Sénateur « pour son expérience ». Avant la chute de Didier Ratsiraka, en 2002, Honoré Rakotomanana a été déjà président du Sénat après avoir été président de la Haute Cour Constitutionnelle.

Totalement dominé par le parti au pouvoir, le Sénat ne peut qu’évoluer au gré des décisions du HVM. Si les dirigeants de ce parti décident d’évincer Honoré Rakotomanana, celui-ci n’aura aucune chance de s’en sortir. On se souvient qu’il a été élu par 60 Sénateurs sur 63 à ce poste. Sa destitution nécessite toutefois le vote des deux tiers de la Chambre Haute, conformément aux règlements intérieurs de cette institution.