vendredi , 29 mars 2024
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La ville de Tamatave pourrait-être reliée par fibre optique à l'Ile de la Réunion, dans un an. La couverture de la grande Ile par un grand réseau à haut débit pourrait s'étendre sur cinq ans.

TIC : l’autoroute de l’information pour Madagascar

Le dossier pour amener la fibre optique à Toamasina est déjà bouclé et le montant du projet s’élève à 302 millions d’euros. Les investisseurs exigent la présence d’un opérateur dans la capitale de la société qui va mettre en place ce réseau à haut débit ; une ouverture à hauteur de 34% qui pourrait être acquis par le paiement d’un franc symbolique. Aussitôt, les travaux pourront commencer et s’étaleront sur une année. Mamy Rabe, DG de la société Fermatel a rappelé la faisabilité de ce projet fibre optique mettant en avant le coût tout à fait abordable de son installation. « Le réseau fédérateur peut être réalisé rapidement avec le fonds que les opérateurs versent aux autorités à la fin de l’année, soit environ 20 milliards Fmg (environ 4,5 millions euros). A raison de 1 000 km par an, on peut couvrir 5 000 km de fibre optique sur tout le territoire en cinq ans », a-t-il expliqué.

Mamy Rabe croit surtout en l’avenir de l’autoroute de l’information à Madagascar grâce à l’installation prochaine d’un backbone, une fois que la Grande Ile est reliée par fibre optique aux autres Iles de l’Océan Indien. (Le backbone est aussi appelé réseau fédérateur fait de liaison à très haut début ou de série de n’ud de connexion formant un axe de connexion principal). Ce réseau national devrait relier au début Toamasina à Antananarivo, puis Antsirabe, Fianarantsoa’

Meilleur investissement

La fibre optique est un meilleur investissement dans la durée puisque sa durée de vie est de 25 ans au minimum contre 7 à 12 ans pour les satellites, selon toujours l’explication de Mamy Rabe. Il a justifié le coût élevé des communications par satellite d’aujourd’hui par le fait que le prix de la location de la bande passante est aussi exorbitante. Avec un débit de 10 Mégabits/s, le coût reviendra 40% moins cher que pour les liaisons satellite. « C’est un rêve possible, il nous suffit de 30 millions Fmg (environ 4 500 euros) par kilomètre pour mettre en place une fibre optique de six paires, une paire peut porter 10 Mb/s », affirme Mamy Rabe. Ce dernier propose la création d’un groupement d’intérêt économique pour gérer cette future autoroute de l’information.

L’opérateur historique Telecom Malagasy (Telma) pourrait participer activement à la mise en place de l’autoroute de l’information à Madagascar. Il pourrait investir à hauteur de 15 140 000 euros pour la mise en place du backbone national. La société a déjà prévu dans un business plan la couverture que ce soit en débit ou en accessibilité de 95% du territoire en 2004. De plus, Telma n’a réalisé aucun investissement depuis deux ans. Le processus de privatisation de cette société d’Etat vient d’être réactivé. Le ministre de tutelle, Haja Rasolonjatovo, vient de faire un déplacement en terre asiatique afin de renouer le dialogue avec les repreneurs (Distacom). Par ailleurs, Madagascar pourrait reprendre le modèle indien ou mauricien évoqué à maintes reprises lors du forum sur le TIC pour mettre en place cette autoroute de l’information. Un rêve qui deviendra bientôt réalité.