vendredi , 3 mai 2024
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L’année 2010 a-t-elle été aussi positive que l’affirme l’autorité en place sur le plan économique. La relance tant espérée n’a pas été au rendez-vous. Seul point positif est la croissance à un taux supérieur à 0%. Madagascar subit encore les conséquences de la crise politique et de la non reconnaissance internationale.

2010 : un bilan économique positif malgré tout ?

Pas de relance pour l’économie malgache en 2010 mais une légère reprise. Les secteurs de l’industrie minière, de l’énergie et des TIC ont largement contribué à la croissance miraculeusement positive de 0,6%. C’est déjà beaucoup mieux que le bilan de l’année du changement anticonstitutionnel de gouvernement. La croissance a été négative en 2009, à -3,7%. Le ministère des Finances reconnaît que « les effets de la crise se font encore ressentir notamment au niveau de l’investissement et de la production du fait de la non-effectivité des appuis budgétaires ».
 
Entre ce qui est positif et négatif, l’appréciation est plutôt libre. Dans le secteur primaire, la sylviculture a été le plier de la croissance de 1,1%. Or, ce sous-secteur a connu, officiellement, une croissance en chute libre, passant de 30,4% à 0,1% en 2010. Ce qui est positif pour la HAT qui donne comme justification la maîtrise des exploitations illicites de bois de rose. La baisse de la performance dans le secteur agricole est justifiée par la fin de la subvention en intrants.
 
En ce qui concerne le secteur secondaire, le taux de croissance est légèrement élevé à 2,1% contre -7,4% en 2009. La branche industrie-extractive fait des miracles avec une croissance de 121,3% malgré le report de la production et des exportations de l’ilménite, de nickel et du cobalt par les deux grands projets miniers QMM et Sherrit.

Par contre, les productions des industries textiles et de la Zone Franche Industrielle sont encore en déclin suite à la suspension de Madagascar dans le cadre de l’AGOA. Quelque 15000 emplois ont été supprimés et une dizaine d’usine complètement fermées. Quand le bâtiment va, tout va. Or, le secteur BTP a connu un ralentissement de -17,5%. Le secteur tertiaire a enregistré une croissance négative de -0,1%.

« Grâce à une politique monétaire prudente menée par la Banque Centrale ainsi qu’une faible variation du prix du pétrole sur le plan international, une stabilité de l’Ariary en terme réel par rapport aux principales devises a été constatée, malgré une légère volatilité au terme du premier semestre 2010 ». L’affirmation du ministre des Finances est démentie par les faits, ces derniers jours de 2010, puisque l’ariary perd du terrain avec un euro à plus de 2800 points. .  L’inflation a pu être contenue à un taux de 9,8% en  fin de période contre 13,6% estimé dans l’Ordonnance portant Loi de Finances Initiale.

Le MFB voit une amélioration de la conjoncture économique locale dans l’accroissement du crédit à l’économie passant de 1 923,0 milliards Ariary à 2 003,0 milliards Ariary de janvier à juin 2010. En ce qui concerne le secteur extérieur, une amélioration de la balance commerciale à 920,2 millions DTS et de la balance des services à 69,2 millions DTS est constatée. Le déficit du compte courant n’est que de 896, millions  DTS, soit 180 millions de moins qu’en 2009. Le solde de la  balance des paiements est déficitaire de 96,1 millions DTS.