mardi , 19 mars 2024
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Société nationale d’eau et d’électricité : Un niveau d’endettement inquiétant

Société nationale d’eau et d’électricité : Un niveau d’endettement inquiétant

 

Depuis quelques temps, la société nationale d’eau et d’électricité (Jirama) procède de nouveau à un délestage tournant dans la capitale, Antananarivo, faute de capacité de production d’électricité pour répondre aux besoins de la population.

En réalité, la société est très endettée depuis plusieurs années, malgré les subventions injectées par l’Etat malgache. On parle d’une dette évaluée autour de 850 milliards Ariary, soit environ 200 millions d’euros.

« Cette dette est due notamment aux impayés vis-à-vis des compagnies pétrolières, qui figurent parmi les grands fournisseurs de la Jirama », explique le ministre malgache de l’Energie, Lantoniaina Rasoloelison.

Les centrales thermiques et les groupes électrogènes constituent, en effet, une charge énorme pour la société nationale d’eau et d’électricité. Car quand les centrales ne sont plus en état de bien fonctionner, la Jirama est contrainte de conclure des contrats de location de groupes électrogènes avec des prestataires privés afin de combler le gap en production d’électricité. Ce qui débouche toujours sur la nécessité d’achat de carburants en grande quantité.

C’est l’une des explications des difficultés financières quasi permanentes de la société nationale d’eau et d’électricité.

« La tentative de recours au fuel lourd pour limiter les dépenses en carburants n’a pas encore été concluante jusqu’à présent, officiellement pour des raisons techniques, mais nous craignons une certaine manipulation », explique un syndicaliste de la Jirama.

Quand les fournisseurs de produits pétroliers limitent leur livraison en raison des arriérés non encore payés par la Jirama, ce sont les abonnés qui en paient le prix fort, avec la coupure d’électricité.

« Ce qui est pourtant écœurant est que les groupes électrogènes loués par la Jirama et les fournisseurs de carburants appartiennent souvent aux mêmes intérêts économiques. En outre, la Jirama achète le kwh à 1000 Ariary pour les revendre aux abonnés beaucoup moins chers. D’où la situation financière catastrophique de la société », dénonce le syndicaliste.

Les employés de la Jirama recommandent actuellement des investissements dans la mise en place de nouvelles centrales hydrauliques, qui produisent de l’électricité moins coûteuse, pour redresser progressivement la situation de la société.