lundi , 20 mai 2024
enfrit
Les ambitions de l’autorité de fait d’arranger la crise avant le 50ème anniversaire de l’indépendance n’étant pas réalisées, Madagascar court toujours après une reconnaissance internationale. La présence ou non des ambassadeurs lors de la cérémonie du 26 juin sera un indice. Le message de félicitation du président américain Barack Obama au peuple malgache rappelle que la HAT est toujours isolée diplomatiquement malgré quelques percées.

26 juin : vers le boycott ou la reconnaissance diplomatique ?

Les Etats-Unis ne fléchissent pas leur position par rapport au changement anticonstitutionnel de gouvernement à Madagascar. Le président Barack Obama a adressé son message de félicitation pour le 50ème anniversaire de l’indépendance directement au peuple malgache. « Comme nous reconnaissons et célébrons l’anniversaire de l’Indépendance de votre pays, mon espoir est que le peuple malagasy puisse recommencer à jouir des avantages d’un gouvernement stable, élu démocratiquement dans l’avenir et au delà ». Ainsi, c’est le jubilé qui est reconnu, pas le gouvernement, pour justifier le message.

Lettre de félicitation ou pas, la diplomatie américaine n’oublie pas la crise malgache. « Nous soutenons le peuple malgache et restons engagés à soutenir une résolution inclusive et consensuelle à cette impasse politique qui coûte chère à la vie de la nation », note le message du président Obama. Les Etats-Unis espèrent que Madagascar puisse mettre en place de nouvelles institutions démocratiques d’ici 2011. Pas de reconnaissance jusque-là, à moins que la transition elle-même soit plus démocratique, c’est-à-dire inclusive et consensuelle.

L’ambassadeur de l’Algérie, doyen du corps diplomatique a adressé ses vœux de prospérité au peuple malgache à l’occasion du 50ème anniversaire de l’indépendance. Sem Benali Cherif Abdelaziz ne peut lui non plus ne pas associer ses vœux à une sortie de crise. « Nous souhaitons que cette crise puisse enfin trouver une issue, que le peuple et l’Etat malgache retrouve le chemin du développement », a-t-il déclaré. Il est optimiste quant à la possibilité d’apporter une solution. « Ma conviction est que le problème que vit Madagascar ne sont pas insurmontables », a ajouté le diplomate.

Est-ce que la particularité du Jubilé du demi-siècle va-t-elle assouplir la position de la communauté internationale ? Le défilé du 26 juin en donnera la réponse. Normalement, les chancelleries devraient envoyer leur numéro deux aux cérémonies officielles. La HAT peut toujours espérer la présence des ambassadeurs qui ont remis leur lettre de créances à Andry Rajoelina, à savoir les représentants de la France, du Vatican, du Pakistan et de la Turquie.

 « Les militaires de la COI ont été invités, à savoir les français, les seychellois, les comoriens, les seychellois, jusqu’à maintenant (48h avant la cérémonie), ils n’ont pas encore donné de réponse », a déclaré le ministre de la Défense nationale. Le général Rakotondramasy espère toujours que les armées des îles voisines participent au défilé du 26 juin qui marque aussi le 50ème anniversaire de l’armée malgache.

Par rapport au 26 juin 2009, un seul paramètre a changé dans la crise politique à Madagascar. Andry Rajoelina a pris conscience qu’il n’est pas mesure de se présenter à l’élection présidentielle. L’annonce de son désistement n’a pas suffi pour gagner la reconnaissance internationale.  Des pays opportunistes profiteraient de l’isolement diplomatique de Madagascar pour s’implanter.