mercredi , 15 mai 2024
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C’est entouré de ses amis politiques et de nombreux intellectuels malgaches que le candidat Jean Louis Robinson a dénoncé le hold-up électoral du régime transitoire pour faire gagner les candidats de l’Etat, à commencer par le prétendant à la magistrature suprême. Hery Rajaonarimampianina aurait bénéficié des fraudes massives aux multiples formes, allant de la manipulation de bulletins de vote pour des électeurs fantômes aux falsifications des PV de résultats. Les autorités territoriales et certains représentants de la CENIT au niveau des districts ont été les acteurs forcés ou volontaires de la plus grande fraude électorale jamais vue à Madagascar.

2è tour Présidentielle 2013 : fraudes électorales massives et systématiques

Ils en ont autant la certitude que la preuve : le candidat d’Etat Hery Rajaonarimampianina a profité des prérogatives de puissance publique pour influencer de manière illégale les votes ou tout simplement avoir des voix qui ne correspondent pas au choix des électeurs. Ils, c’est le candidat Jean Louis Robinson et la plate-forme démocratique qui le soutient.

« Ce n’est pas des petites fraudes qui ne pourraient pas changer les résultats des élections, mais des fraudes massives », fustige l’ex candidate du 1er tour de la présidentielle de 2013, Saraha Georget Rabeharisoa. Elle affirme que, au vu des 90% des PV électoraux en sa possession, le camp du candidat n°33 a constaté des fraudes dans 117 districts sur 119.

« Nous apportons des preuves de ces fraudes », affirme Saraha Rabeharisoa qui n’appréhende pas la confrontation des PV et la vérification des matériaux électoraux. « C’est une élection sans transparence, contestable et contesté, non crédible ». L’éminent juriste international, le Pr Raymond Ranjeva, se préoccupe de la violation de la « vérité électorale », quand les résultats déclarés ne correspondent pas aux faits électoraux.

Quels genres de fraudes électorales

« Ce n’est pas des fraudes qui feraient baisser de 1% un score comme au premier tour » avait prévenu Saraha Georget. Les failles de la liste électorale a été largement exploitées en faveur du candidat d’Etat avec une « distorsion » de 6%. « Dès le départ, il avait un réserve de 400 000 voix ».

Les faux électeurs, fantômes ou bien vivants, ont donc été la clé de ces élections du 20 décembre 2013. « Il pouvait y en avoir 20 par bureaux de vote, ce n’est pas flagrant mais au final, cela influence grandement les résultats au niveau national ».

Ainsi, 800 électeurs ont été transportés à Soalala pour voter alors qu’ils sont étrangers à cette localité. A Tuléar, des cartes d’identité nationale ont été fabriquées massivement au nom d’électeurs dont la carte électorale n’a pas été distribuée. A Analalava, les bulletins précochés ont foisonnés…

Haro sur le bulletin unique

Si le bulletin unique était annoncé comme un moyen de limiter les fraudes et de garantir l’équité, il s’est avéré être l’arme parfaite pour un hold-up électoral. Même dans la capitale, les bureaux de vote n’avaient pas assez de bulletins alors que le taux de participation était de 50%. Où étaient donc passés ces bulletins uniques le jour J ?

Le camp du candidat Jean Louis Robinson dénonce des bulletins disparus qui réapparaissent après le vote. Ils sont cochés avec des stylos ou des feutres qui sont différents du stylo disposé dans l’isoloir. Il y avait une manipulation des carnets de bulletins uniques dont les souches sont évocatrices.

Un bureau de vote dans une zone rurale n’a ouvert que l’après-midi faute de bulletin. Tous les électeurs qui sont rentrés chez eux ont miraculeusement accompli leur devoir. Un bureau de vote ferme à 11h car il n’y a plus de bulletins, ce qui n’empêche pas un taux de participation « normal ». Des PV n’ont pas été rédigés après le comptage des voix, des colis électoraux n’ont pas été fermés…

Parmi les nombreux récits électoraux entendus lors de la conférence du candidat de la mouvance Ravalomanana et du parti Ny Avana, l’histoire du « bulletin qui enfante » a saisi l’attention. « C’est un système de revolving », explique Jean Louis Robinson. Un électeur reçoit d’un autre un bulletin vierge qu’il coche devant l’acheteur de voix, il doit le mettre dans l’urne et rapporter un autre bulletin vierge.

Dénoncer dans quel but ?

« Il y a toujours eu des fraudes électorales, mais cette fois-ci, cela dépasse l’entendement », c’est ainsi que le directeur de campagne de Jean Louis Robinson résume la situation. Eugène Mangalaza veut éveiller les consciences pour que le choix du peuple ne soit pas modifié.

Le candidat Hery Rajaonarimampianina sera sans doute déclaré gagnant par la CENIT avec un score d’environ 53%. Son adversaire, veut porter les preuves des fraudes massives auprès de la Cour électorale et espère une disqualification. Jean Louis Robinson demande une confrontation et une analyse des preuves, en particulier les PV et les numéros des bulletins de vote.

Déjà, au premier tour, celui qui était encore le remplaçant des candidats Kolo Roger et Jules Etienne avait été sanctionné pour des fraudes en sa faveur mais qu’il n’aurait pas orchestré personnellement. La sanction a été symbolique, juste 5000 voix annulées. Il n’a pas été disqualifié. Le sera-t-il pour cent fois plus de voix obtenues illégalement, même si c’est l’Etat qui commet le forfait ?