dimanche , 12 mai 2024
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Alors que toute la semaine les délégations Ravalomanana et Rajoelina jouaient à cache-cache dans les coulisses du Palais des Nations à Genève, les membres du Conseil des Droits de l'Homme ont finalement décidé d'adresser aux représentants de la HAT leurs critiques face à la situation des droits de l'Homme dans le pays.

A Genève, la HAT passe au crible du Conseil des droits de l’Homme

La délégation de la mouvance Ravalomanana souhaitait voir reporté l’examen périodique de la situation de droits de l’Homme à Madagascar lors de la 7ème session qui s’est terminée aujourd’hui, mercredi 17 février à Genève. Elle ne voulait pas laisser à l’équipe d’Andry Rajoelina la possibilité d’y voir une quelconque reconnaissance internationale. Les membres du Conseil des Droits de l’Homme ont cependant décidé de profiter de cette tribune pour s’adresser directement à la ministre de la justice de la HAT, Christine Razanamahasoa, présente dans la salle.

En guise de reconnaissance, la HAT s’est trouvée face à la politique de la chaise vide suivi par l’ensemble des pays africains et à un mur de questions des autres. On a reproché à la HAT le non respect des accords de Maputo, les violations graves de droits de l’Homme depuis le putsch de mars dernier (arrestation arbitraires, plus de liberté d’expression, ni rassemblement, tortures, disparitions forcées, etc.). 24 pays y sont allés de leurs questions. Au total 75 recommandations ont été formulées.

Ainsi par exemple, selon Melanie Hopkins, représentante du Royaume Uni, « depuis la crise de l’an passé, l’évolution alors positive de la situation des droits de l’Homme s’est dramatiquement inversée. » Le Royaume Uni déplore que la HAT n’ait pas réussi à mettre en œuvre les accords de Maputo et d’Addis-Abeba qui, selon elles, forment pourtant un cadre pour la résolution de la crise.

Selon la France, « les arrestations sans mandats d’arrêt et accompagnés d’un usage excessif de la force perdurent. ». M. Emmanuel Pineda, représentant la France demande quelles mesures le régime entant prendre pour faire en sorte « qu’aucune personne ne soit arrêtée pour avoir usé pacifiquement de sa liberté d’expression, d’association et de réunion. »

Mme Razanamahasoa y a répondu tant bien que mal en « prenant actes de toutes les recommandations ». Concernant les arrestations, elle a répondu que « Trois journalistes en tout ont fait l’objet d’arrestations… sur la base d’infractions de droit commun… ». « Les détenus opposants à la HAT le sont pour avoir commis des délits de droit commun… » Elle n’a pas voulu s’exprimer sur les accords de Maputo.

A noter aussi que tous les efforts faits pour garantir les droits de l’Homme à Madagascar par le gouvernement de Ravalomanana avant 2009 ont été vivement salués par les États membres et notamment la ratification de tous les textes internationaux de protection des droits des personnes, et les progrès faits pour le respect des droits de la femme et de l’enfant, mais aussi le respect de la démocratie et de la bonne gouvernance.

A l’extérieur des murs de l’ONU, une centaine de représentants du GTT manifestaient pour demander le départ du putschiste.

 

Voir les retranscriptions à http://www.ohchr.org/EN/HRBodies/UPR/PAGES/MGSession7.aspx et les vidéos sur http://www.un.org/webcast/unhrc/archive.asp?go=100215