dimanche , 19 mai 2024
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Malgré l’insistance de Trébilé Dramé, l’un des médiateurs du GIC, l’explication du ministre de la Justice Christine Razanamahasoa, le consensus trouvé au Carlton, à Antananarivo le 06 octobre 2009, ne fait pas l’unanimité parmi les quatre mouvances. Monja Roindefo de la mouvance Rajoelina et Fetison Andrianirina de la mouvance Ravalomanana réclament la de signature d’un deuxième accord.

Accord de Carlton : un consensus qui n’en fait pas un

Monja Roindefo, premier ministre de la mouvance Rajoelina, a été la première victime de cet accord qui n’a pas encore été officiellement entériné. Le président du parti Monima conteste son éviction suite à la lecture du communiqué du GIC. Même si Andry Rajoelina a tenté de sauver les apparences en nommant aussitôt le nouveau premier ministre issu de la mouvance Ratsiraka, la situation reste totalement bloquée. Monja Roindefo qui attend la décision du Conseil d’Etat continue à siéger à Mahazoarivo. La présence de nombreux militaires à la primature ne fait qu’augmenter la tension.

Fetison Rakoto Andrianirina, chef de la délégation Ravalomanana, a profité de la zizanie au sein de la mouvance Rajoelina pour rectifier le tir. L’occasion lui a été donnée d’unifier sa position avec son leader. Il revendique avec détermination la recherche d’un vrai consensus en amenant les quatre mouvances à signer un accord à l’issue des discussions du 06 octobre dernier. « Le GIC ne fait que de la médiation dans le but d’aider les malgaches à trouver une solution de sortie de crise », dit-il.

Fetison Andrianirina essaie de clarifié sa position après avoir accepté, certes sous réserve de condition, Andry Rajoelina à la tête de la transition. Désormais, la position officielle de la mouvance Ravalomanana est de refuser la nomination de Andry Rajoelina en tant que président de la transition. Importante nuance, une personnalité issue de la mouvance Rajoelina est acceptable au nom du consensus mais pas l’ancien maire d’Antananarivo qui, selon le camp du président évincé, a perpétré un coup d’Etat.

Deuxième signature

D’après Fetison Andrianirina, la signature d’un nouvel accord est incontournable pour établir un vrai consensus. Le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana insiste sur « la forte objection » que son camp a émise lors des discussions du 06 octobre : si Andry Rajoelina reste à la tête de la transition, il doit renoncer à être candidat à la prochaine élection présidentielle.

Que ce soit pour Monja Roindefo ou pour Fetison Andrianirina, seule une signature d’un nouvel accord pour l’application de la charte de la transition peut débloquer la situation. Trébilé Dramé, l’émissaire du GIC a quant à lui affirmé qu’une telle signature n’est pas indispensable puisque l’essentiel a déjà été signé à Maputo. Il va même dans le sens de Rajoelina rappelant que les chefs de files de mouvances avaient demandé à Maputo à ce que « tous les malgaches » puissent se présenter.

Christine Razanamahasoa est venue à la rescousse pour désavouer son « ancien » premier ministre. Selon la ministre de la Justice, la charte de la transition a déjà été ratifiée et c’est l’ordonnance pris par le président de la HAT, devenu de fait le président de la Transition, qui a permis de nommer Eugène Mangalaza comme chef du gouvernement.

Fait bizarre, le gouvernement Roindefo II n’est pas dissolu, c’est le premier ministre qui a été remplacé. Face à la guerre froide entre Monja Roindefo et Andry Rajoelina, les ministres ont choisi leur camp. Plusieurs membres du gouvernement avaient assisté au 20 ème anniversaire du centre Akamasoa, s’affichant derrière le président de la transition. La présidence a invité les médias à citer Andry Rajoelina avec ce nouveau titre. Quid des membres de la HAT qui serait devenue une institution « illégale ».