Accord de Maputo : les généraux retraités à la rescousse des colonels

Les généraux encore en activité obéissent aux ordres des colonels qui ont aidé Andry Rajoelina à prendre le pouvoir. Ce n’est pas le cas de ceux qui n’ont rien perdu de leur prestige car ils sont déjà à la retraite. Pour leur première sortie médiatique, le Collectif des généraux à la retraite ou COGER unit sa voix à celle des commandements des forces de l’ordre pour remettre en cause certaines dispositions des accords et chartes signés à Maputo.

« Les forces de l’ordre ne renient pas la charte mais n’acceptent pas les manœuvres de division comme le mode désignation des membres du Comité de réflexion sur la défense et la sécurité nationales par les quatre mouvances politiques », explique le Gal Léon Razafitombo, président du COGER. Les généraux émettent aussi des réserves sur certains contenus de la charte.

Sur le plan politique, le COGER revendique la neutralité sans pour autant chercher à convaincre. Le collectif s’oppose au retour au pays de Marc Ravalomanana. Une position qui pourrait être considérée comme un grief contre le chef suprême des armées à avoir envoyer à la retraite le plus de généraux depuis l’indépendance du pays.

Pour le général Razafitombo, l’implication des politiciens dans la gestion des affaires de l’armée n’est pas souhaitable car cela pourrait être source de division. « Il faut éviter le retour à la violence » dit-il. Les généraux confirment la menace de conflits au sein de l’armée si les accords politiques ne correspondent pas à leurs attentes. Un clivage entre les pro-Rajoelina et les loyalistes ou légalistes pourrait envenimer les choses.

Le ministre de la défense de la transition se montre reconnaissant envers les généraux retraités. « Pendant les moments difficiles, ils ont pris leurs responsabilités en nous aidant à accomplir nos actions et dans les responsabilités que nous avons prises lors des événements qui ont eu lieu dans le pays », assume le Col Noël Rakotonandrasana.

Le COGER ne cache pas son ambition à « défendre le prestige des généraux à la retraite ». Le collectif veut promouvoir les échanges de vue et la réflexion commune sur la vie nationale. Pour le moment, les anciennes étoiles de l’armée donnent leur bénédiction ou cautionnement aux colonels « mutins » qui ont participé à la prise du pouvoir le 17 mars 2009. Ils revendiquent la neutralité de l’armée depuis la réconciliation des hommes en treillis lors des assises militaires.