samedi , 27 avril 2024
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Si Andry Rajoelina est convaincu qu’il a obtenu l’accord politique qui manquait pour légitimer son pouvoir, les principaux protagonistes réfutent et dénoncent un autre faux consensus monté par la HAT. Les trois mouvances maintiennent leur position sur l’application de l’accord de Maputo mais restent ouvert au dialogue avec la nouvelle entité issue de l’accord. Elles sont approchées par les signataires d’Ivato.

Accord politique d’Ivato : les mouvances restent à convaincre

L’accord politique signé par Andry Rajoelina et les politiciens qui ont les mêmes idées que lui sur la manière de passer à la 4ème République est la moitié du chemin menant vers une sortie de crise. Désormais, il n’y a plus que deux entités à accorder. Parallèlement à la réunion des partis autour de la mouvance Rajoelina à Ivato, les mouvances Ravalomanana, Zafy et Ratsiraka ont réaffirmé à Anosy son attachement à l’accord signé de Maputo dont l’application serait la seule issue à la crise. Elles dénoncent l’absence de base légale de l’accord d’Ivato. Les trois mouvances attendent la position de la SADC à l’issue de son assemblée générale.

« Cet accord politique est ouvert à tous les partis politiques, sans restriction, appelle Andry Rajoelina. Ceux qui veulent encore en être les signataires sont toujours les bienvenus ». C’est un demi-aveu sur le caractère incomplet de la « nouvelle inclusivité ». L’Espace de concertation politique entreprend aussitôt une campagne de persuasion auprès des trois mouvances et de la société civile. « Le but est de bâtir un accord plus large afin que tous puissent entrer dans le processus », a déclaré un ancien ministre de la HAT très actif au sein de l’Espace de concertation. « Le compromis commence à se dessiner, dit-il, l’on essaie de trouver un accord de base ensemble ». L’effet d’annonce de l’accord politique censée mettre fin à la crise malgache a été plus qu’éphémère.

Andry Rajoelina est passé à l’offensive à Ivato. Il affirme que la majorité des malgaches seraient convaincus « qu’il n’est plus nécessaire d’amener la crise malgache à l’extérieur et au-devant d’une médiation internationale ». Pour le chef de l’autorité, « seule une solution entre Malgaches est viable pour définir l’avenir de notre patrie commune ». Sa démarche consiste à rameuter le plus de partis possibles pour faire oublier les mouvances. Il dit avoir  obtenu une signature de l’accord politique concernant la gestion de la transition et la réorganisation des partis politiques. Pourtant, il avait insisté lors de sa rencontre préliminaire avec l’Espace de concertation politique sur la primauté à fixer la date des élections.

Le président de la HAT assure que l’accord d’Ivato a démontré que « les Malgaches entre eux peuvent discuter, tomber d’accord sans avoir besoin de médiateurs étrangers ». Il affirme que l’accord politique signé mène Madagascar sur la bonne voie pour aller au suffrage universel. Andry Rajoelina s’empresse de dire que la feuille de route n’est plus la sienne. « A partir d’aujourd’hui, l’on ne pourra plus dire que cette décision émane d’une seule personne, parce que ce sont tous ceux qui vont participer aux élections successives qui ont décidé de ce calendrier électoral ». L’argument du TGV est de supposer que le nombre de candidats ayant participé aux élections prime sur ceux qui ont gagné ces élections.