samedi , 27 avril 2024
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Sorti de prison en bénéficiant d’un non lieu, Jean Nicol Ramarovahiny décide de rétablir sa réputation. C’est à son tour de porter plainte contre son adversaire Christian Zaraniaina pour diffamation. Les deux personnalités se disputent les droits sur le remède anti-sida qui a fait ses preuves sur quelques patients. Ce procès permettra peut-être à Ramarovahiny de convaincre les bailleurs et partenaires pour réaliser la deuxième phase des essais cliniques.

Affaire recherche sur le Sida : Ramarovahiny contre-attaque

Le tribunal a débouté Christian Zaraniaina le 16 juillet 2010 et rendu sa liberté à Jean Nicol Ramarovahiny. Malgré le mandat de dépôt dont il a fait l’objet, le second nommé a triomphé dans sa confrontation avec son ancien collègue. La justice a estimé que les accusations formulées par le plaignant ne sont pas fondée et les preuves avancées ne sont pas tangibles et n’ont pas de base légale. Il n’y aura donc pas de procès mais le mal est fait pour Jean Nicol Ramarovahiny qui est passé par la case prison.

Comme son adversaire Zaraniana, Ramarovahiny devait à son tour justifier sa plainte contre un ancien collègue lors des premiers travaux sur le remède contre le VIH. « Ma réputation a été sérieusement entachée auprès des partenaires », explique celui qui semble n’a pas avoir été très affecté par son séjour de 5 semaines en prison. Selon le chercheur, une condamnation pour diffamation de son adversaire clarifierait la situation. Une association de lutte contre le sida a appuyé l’équipe de Ramarovahiny dans la recherche de financement pour faire avancer la recherche sur le remède JMAR1.

Si Jean Nicol Ramarovahiny doit montrer patte blanche c’est que le financement dont il a besoin est assez conséquent. Il estime entre 5 et 8 millions de dollars le fonds nécessaires pour effectuer la deuxième phase de l’essai clinique. Le projet a été stoppé durant le séjour en prison de son promoteur. Aujourd’hui, la situation n’est pas encore débloquée en attendant l’appui financier et aussi l’aval du comité scientifique malgache. L’essai clinique en question, qui a déjà reçu l’autorisation du ministère de la Santé,  se fera sur 200 patients qui seront traités en séjournant  à l’hôpital. « Nous manquons de moyens pour le faire, financiers et matériels », devait noter Jean Nicol Ramarovahiny.

La première phase de l’essai clinique a été concluante. Le JMAR 1 s’est montré efficace sur plusieurs cas. Il est encore trop tôt top pour déterminer si le remède fait régresser le VIH ou guérit le sida. Si la première phase a été réalisée à l’île Maurice c’est parce que les chercheurs avaient besoin de matériels performants en particulier un compteur de charge viral. Des personnes séropositives se sont aussi portées volontaires pour l’essai. Pour la deuxième phase, trouver les 200 personnes vivant avec le VIH pour faire l’essai à Madagascar est déjà problématique.

En 1998, Christian Zaraniana avait annoncé avoir trouvé un remède contre le VIH-Sida à base de plantes endémiques de Madagascar. La recherche menée par ce juriste de formation ne respectait pas tous les procédés scientifiques requis et s’est heurté à un scepticisme général. Malgré des expériences continuées à l’étranger, elle n’a pas abouti. Et voilà que Jean Nicol Ramarovahiny présente le JMAR1 après avoir formé une nouvelle équipe de chercheurs au sein de l’association JC Phytopharmacie. Ancien « apprenti » de Zaraniaina, il n’a pas commis les mêmes erreurs. La deuxième recherche  est plus crédible et l’efficacité du remède établie. Reste à confirmer par l’essai clinique où un taux de réussite de 60% est exigé, soit 120 « guérisons » sur les 200 personnes séropositives traitées.