jeudi , 9 mai 2024
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C’est un petit sursis pour le gouvernement de transition qui redoute une crise socio-économique d’une grande ampleur. L’examen du cas Madagascar a été reporté par le comité de l’AGOA alors que des sanctions auraient pu tomber lors du forum de Nairobi, au début de ce mois d’août.

AGOA : un sursis salvateur pour l’industrie du textile de Madagascar ?

Pour déterminer si Madagascar va encore bénéficier de la loi américaine sur les exportations AGOA, le verdict sera connu au mois d’octobre. La décision sera directement influencée par la mise en place des institutions de la transition qui doit mener le pays vers le retour à l’ordre constitutionnel. Le problème est politique et non pas technique, martèlent les autorités américaines.

Le gouvernement de Madagascar n’a pas été représenté au forum de Nairobi. John Hargreaves, vice président du Groupement des entreprises franches malgaches a révélé qu’ « ’il n’y a aucune garantie que Madagascar bénéficiera encore de la loi avantageant les entreprises africaines le  01 janvier 2010 ». Il explique que c’est le président américain qui aura le dernier mot avec la recommandation du comité de l’AGOA.

Le médiateur du Groupe international de contact, Edem Kodjo, a confirmé que la signature de la charte de la transition est considérée comme un pas en avant par les diplomates. « Tous les problèmes de l’AGOA, de l’Union Européenne auront une autre tournure », annoncent-il avec optimisme. « L’heure est venue pour les diplomates de changer de position, ils attendent que le gouvernement soit formé », a expliqué M. Kodjo.

Andry Rajoelina, n’avait pas caché que sa motivation pour la signature d’un accord politique avec les autres mouvances a été de ne pas perdre les opportunités économiques de l’AGOA. Le président de la HAT a toutefois parlé un peu trop vite que les sanctions et les autres formes de réticence de la communauté internationale sont levées automatiquement. Il n’y a pas eu de reconnaissance de fait après Maputo.

Le pays sera sous surveillance durant deux mois sur le plan de la démocratie, de la gouvernance et des droits de l’homme, des critères pris en compte pour bénéficier de l’AGOA. Selon le ministre du Commerce du gouvernement de transition, Madagascar a demandé un délai de grâce supplémentaire pour que son dossier ne soit examiné qu’en juin 2010.

Pour les opérateurs, l’essentiel est que les commandes pour une livraison de début 2010 ne sont pas compromises. Si Madagascar est suspendu de l’AGOA, les produits textiles exportés sur le marché américain seront frappés de droits de douanes, ce qui risque de refroidir les clients.

Quelque 60 entreprises franches sont concernées par l’AGOA. Plus de 100 000 emplois sont directement menacés si le marché américain est perdu. Sans les avantages de l’AGOA, l’industrie de textile malgache ne sera pas tout simplement compétitive. Les entreprises franches seront contraintes de licencier. Une grave crise sociale est à craindre si le marché américain est perdu. Le dossier AGOA a contribué à accélérer la résolution de la crise politique malgache.