mercredi , 8 mai 2024
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Le chef de l’autorité de fait a eu un discours pessimiste, voire alarmiste, sur le dossier Air Madagascar, lors de son opération de communication à la télévision nationale. C’était pour jeter la faute aux autres et pour préparer l’opinion à une mauvaise nouvelle. Andry Rajoelina a néanmoins annoncé des mesures pour redresser la compagnie nationale, notamment le renouvellement de la flotte.

Air Madagascar : quand Andry Rajoelina fait la leçon

Air Madagascar perd de l’argent et en fait gagner aux autres. C’est ainsi que l’on peut résumer le point de la situation dressé par Andry Rajoelina. Le chef de la HAT a remis particulièrement en cause les contrats de leasing qui sont faits pour défendre les intérêts du propriétaire de l’appareil. Il faut 275 000 dollars de location/mois pour un avion, a-t-il révélé.

Ce coût était déjà prohibitif mais ils ont encore augmenté en 2008 faute de renouvellement d’un contrat. La compagnie nationale a dû louer un avion à 475 000 dollars mensuels. « Le contrat a été établi pour courir jusqu’en 2014, même si les appareils ne volent plus, on va devoir payer la location », rapporte le chef de l’autorité.

Andry Rajoelina a ajouté qu’Air Madagascar doit en plus s’acquitter d’une caution pour la maintenance. La compagnie n’en bénéficie pas pour autant car elle doit financer elle-même les réparations. Le chef de l’autorité rapporte les récents incidents qui tombent vraiment mal. « Des crevaisons de pneumatique, un problème de disque de frein en Chine, un incident avec un choc contre un escalator à Paris… il en faut peu pour que nous soyons sur la liste noir », a-t-il déploré.

« A chaque vol, le propriétaire de l’avion gagne de l’argent mais à la fin de l’année, le bilan de la compagnie est déficitaire », résume Andry Rajoelina. Il veut ainsi demander des comptes aux anciens responsables qui ont signé le contrat pour en faire des exemples. « Tous les responsables doivent être conscients que l’on pourrait leur demander des comptes à l’avenir sur ce qu’ils signent aujourd’hui ».

Andry Rajoelina a ironisé sur le seul Boeing appartenant à l’Etat. « On en a bien un mais il a été acheté pour une seule personne », se référant à l’avion présidentiel qu’il ne peut utiliser. Le chef de l’autorité regrette le fait que, « en dix ans, Air Madagascar aurait pu faire acquisition d’un appareil si l’on avait opté pour une vente-location».

Andry Rajoelina a promis d’apporter du changement dans la flotte d’Air Madagascar par l’acquisition d’appareils Airbus. « La compagnie nationale doit avoir un avion en son nom », a-t-il martelé.  « Il n’y aura pas d’engagement de l’Etat, l’entreprise va chercher des financements pour renouveler sa flotte. Mais j’en prends la responsabilité, on fait déjà l’étude de marché ». Le paramètre politique n’est pas étranger à cette décision de préférer l’avionneur français à l’américain qui était le fournisseur historique de la compagnie malgache.

Dans un communiqué, Air Madagascar accepte et positive les remises en question de sa flotte qui selon elle « n’ont comme objectif que l’amélioration continue de son exploitation ». Ces contrôles -opéré par le SAFA (Safety Assessment of Foreign Aicraft)- s’intègrent dans le programme de surveillance continue interne et externe auquel la Compagnie se soumet continuellement et sans réserve. La Direction d’Air Madagascar a rassuré ses clients et ses partenaires qu’elle honorera ses engagements, quelles que soient la nature et la portée des conclusions des Autorités Européennes.