dimanche , 5 mai 2024
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Les trois mouvances anti-Rajoelina, sous la houlette de l’ancien président de la République Albert Zafy veulent marquer les esprits avant la venue des médiateurs internationaux. Une demande officielle a été déposée au près des autorités pour la tenue d’une grande manifestation au stade de Mahamasina. Au menu, l’application des accords de Maputo.

Albert Zafy : se réconcilier pour les accords de Maputo

Après la fin de l’ultimatum donné à la mouvance Rajoelina pour revenir à la table des négociations, les mouvances Zafy, Ravalomanana et Ratsiraka se sont attelés à faire campagne en faveur de l’application des accords de Maputo. Aucune action d’envergure ne devait se faire, en attendant le 06 octobre, date à laquelle l’équipe conjointe de médiation sous l’égide de la communauté internationale est attendue à Antananarivo. La sollicitation des autorités pour organiser un grand meeting au stade de Mahamasina a été presque une surprise.

Le préfet de police de la ville d’Antananarivo avait déjà signifié qu’aucune grande manifestation politique ne pourra se faire dans la capitale. L’occupation de la « place de la démocratie » et du stade de Mahamasina serait « non négociable ». Un refus des autorités de la transition n’est pas une catastrophe pour les mouvances anti-Rajoelina. Généralement, c’est une occasion de dénoncer le totalitarisme nouveau et l’arbitraire qui s’installent dans  le pays, d’une part, un motif pour organiser une manifestation spontanée, d’autre part.

Consensus

Lors de sa tournée dans le nord-est du pays, l’ancien président Zafy a réitéré la signification du consensus annoncé dans les accords de Maputo. « Ce n’est pas à Andry Rajoelina de désigner qui sera les représentants des mouvances Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana dans le gouvernement », dit-le professeur. « Tout comme ce n’est pas à moi de choisir les représentants de la mouvance Rajoelina », poursuit-il. Le message à faire passer est simple : le gouvernement Monja Roindefo est totalement contraire à la charte de Maputo qui stipule que le premier ministre doit être accepté comme tel par les quatre mouvances.

Affrontements mortels

Le professeur Zafy accuse les autorités de la transition et la mouvance Rajoelina de conduire le pays vers la logique de l’affrontement. « En 1971 et 1972, en 1991, en 2002 puis en 2009, il y a eu des affrontements entre malgaches et faisant des morts », rappelle-t-il. « Si la crise actuelle persiste ainsi, on court encore vers d’autres affrontements », regrette l’ancien président. Albert Zafy appelle la mouvance Rajoelina à œuvrer pour un consensus afin d’apaiser la situation. « Le plus important est que nous devons tous faire à ce que la crise politique ni les affrontements entre malgaches ne se répètent », suggère-t-il.

Réconciliation  nationale

La mouvance Albert Zafy veut se montrer rassembleur en dépit de l’adversité. « Je n’ai aucune raison d’être avec Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, mais tout le monde doit se rapprocher pour l’intérêt suprême de la nation » avait-il fait entendre. L’ancien président regrette que la mouvance Andry Rajoelina et la HAT ne soient pas encore dans cet état d’esprit de réconciliation. Dans les rangs de la HAT, on commence à reconnaître que le maintient de Monja Roindefo n’est pas un acquis à défendre ni une volonté absolue du « peuple ». Certains alliés de Andry Rajoelina souhaitent une solution malgache à la crise, évitant ainsi la pression du Groupe international de contact. L’appel de la société civile à une rencontre entre les quatre mouvances est une opportunité à saisir pour la HAT.