vendredi , 26 avril 2024
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La rencontre programmée entre le médiateur, le président sud-africain, et les chefs de file de mouvances politiques malgaches a été retardée dans la soirée du jeudi 29 avril. Dans l’attente et l’incertitude, Andry Rajoelina a martelé auprès des journalistes qu’il n’est pas prêt de négocier à nouveau. La feuille de route française est pour le président de la HAT la seule solution, affirmant qu’il ne peut pas trahir ses partisans en faisant de nouvelles concessions.

Andry Rajoelina avant de négocier : « il n’y aura pas de négociations ! »

Impatient et irrité mais toujours plein d’assurance, de suffisance ou d’arrogance lui reprocheront certains, Andry Rajoelina a mis la pression sur les négociateurs et les autres chefs de file de mouvance en multipliant les déclarations à la presse à Pretoria. A part sa rencontre avec le secrétaire d’Etat français à la coopération, la journée du jeudi aura été bien fade, mettant en exergue une situation de blocage. Le chef de l’autorité de Madagascar plaide pour la feuille de route que la France lui a concoctée et écarte la charte de Maputo et l’acte d’Addis Abeba sous l’égide de l’Union Africaine.

« Nous ne sommes pas ici, en Afrique du sud, pour renégocier mais pour valider un accord établi par la communauté internationale », prétend Andry Rajoelina, avant de préciser que le texte provient de la France et de l’Afrique du sud. Le contenu de ce protocole a été gardé jalousement secret. Il est révélé un peu plus par le président de la HAT qui semble le seul à en avoir connaissance. « On va gérer la transition de manière inclusive durant 3 mois, explique-t-il. Après on procède à l’organisation de l’élection législative ». Selon toujours Andry Rajoelina, ce seront les députés qui vont se pencher sur la nouvelle constitution et la loi d’amnistie. Il réitère que la période de transition doit absolument se terminer avant le 31 décembre 2010.

Pour ce qui est de la clé de répartition dans le gouvernement d’union nationale, tout serait dit d’avance dans la proposition… française. « Il n’y aura plus de négociation à faire en dehors de la feuille de route », martèle Andry Rajoelina. Le délai de trois mois correspond au temps nécessaire pour la convocation des électeurs aux urnes. Si accord il y a à Pretoria, le scrutin aura lieu avant mi-août. « Si jamais il n’y avait pas d’accord, nous allons trouver une autre solution » prévient le président de la HAT. Il menace d’avancer unilatéralement et d’organiser quand même l’élection.

Avant la rencontre avec les autres chefs de file, Andry Rajoelina leur rejette déjà la responsabilité de l’échec de la signature et de l’abîme dans lequel Madagascar est plongé. « Le peuple attend une solution. Si la solution n’est pas réalisée, la communauté internationale saura qui aura été l’obstacle au consensus ». Le chef de l’autorité de fait accuse d’avance le président Ravalomanana et les deux autres chefs de file. « Il y a quelqu’un qui ne pense qu’à son intérêt personnel et à son propre sort », déplore celui qui prétend parler au nom du peuple.

Malgré ses sorties médiatiques pour influencer les événements, Andry Rajoelina est contraint de renégocier en dehors de sa feuille de route. Une synthèse de la Charte de Maputo et des résolutions de l’Atelier Teny ifampierana de la mouvance Rajoelina serait au centre des discussions et de la négociation. « Les anciens présidents jouent la carte des négociations interminables », se lamente Andry Rajoelina, impatient d’imposer la proposition française. « Notre objectif est d’aller vers les élections », insiste-t-il. Un prétexte tout trouvé pour refuser de négocier au risque de mettre en place une autre autorité de fait… accompli ».