mardi , 21 mai 2024
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Il ne parle plus de lui qu’à la troisième personne. Andry Rajoelina veut montrer qu’il est bien le seul maître du pays, grâce à ce que sa mouvance appelle les « acquis » de la lutte populaire. Le jeune chef de la transition a déjà écrit la lettre « n » pour dire Non aux accords de Maputo.

Andry Rajoelina : « C’est Andry Rajoelina qui décide, qui choisit… »

Qui se sert de qui pour défendre ses intérêts et faire capoter les accords de Maputo. Andry Rajoelina se sert bien de ses alliés et partisans pour leur faire dire ce qu’il aura à déclarer. L’alliance Forces du changement se sert de Andry Rajoelina pour préserver les sièges et les acquis dans le régime de transition de fait. En tous cas, dans la mouvance Rajoelina, on se sert les coudes. La réponse à donner au GIC se dessine : « Non ».

Le chef de la transition est revigoré par le soutien affiché de ses partisans. « C’est Andry Rajoelina qui décide, qui choisit les personnes qui vont travailler avec lui et non pas les trois autres mouvances », di-t-il en parlant de sa propre personne. Il fait allusion au poste de premier-ministre de la transition qui est la pomme de la discorde lors de Maputo II.

Andry Rajoelina montre donc de plus en plus de signe qu’il va refuser le consensus avec les autres mouvances politiques. Pour sauver les apparences, le chef de la transition essaie de rendre son régime un peu plus inclusif. Il s’adresse directement aux « politiciens de bonne volonté » pour faire partie de l’appareil de l’Etat, outrepassant le concept de mouvance politique. Pour le TGV et les Forces du changement qui le soutiennent, les autres mouvances doivent se contenter de ce que Andry Rajoelina veut bien leur donner.

Devant ses partisans, celui qui a mené le mouvement populaire de 2009 a promis une décision ferme et catégorique. A demi-mot, il prépare l’opinion sur un possible refus des accords de Maputo, voulant coûte que coûte avoir le contrôle du pouvoir exécutif durant la période de transition. Sans jamais prononcer son nom, le président de la transition défend son premier ministre dont il ne peut d’ailleurs pas se défaire.

La pression des Forces du changement qui défendent farouchement les acquis à la suite de la prise de pouvoir par la rue et par la force est de plus en plus insistante. Cette coalition regroupe des partis politiques qui ont bénéficié de la première répartition des rôles après le coup d’Etat militaro-civil de mars 2009. Le premier ministre Monja Roindefo est la pierre angulaire de cette première distribution des rôles. S’il tombe, ce sera l’hécatombe dans les rangs des Forces du changement.