dimanche , 5 mai 2024
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Depuis le coup d’Etat du 17 mars, le président de la Haute Autorité de Transition feint d’ignorer toutes les revendications des légalistes. Andry Rajoelina s’est fait passer maître dans l’art de ne jamais prendre en compte le point de vue de ses adversaires.

Andry Rajoelina : l’art de faire la sourde oreille

Après la place de la démocratie, la place du Magro. Les légalistes continuent de crier haut et fort la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel après le coup de force de Andry Rajoelina et de son équipe. Depuis plus d’un mois, le rassemblement des partisans de Marc Ravalomanana ne faiblit pas. Des milliers de personnes remplissent quotidiennement l’enceinte du Magro à Ankorondrano.

Puisqu’il est plus ou moins injustifiable de disperser une foule qui se réunit dans un lieu privé, la Haute Autorité de Transition a choisi une nouvelle stratégie pour mater le mouvement des légalistes : l’arrestation systématique des principaux meneurs. Au lieu de prendre en compte, au moins en partie, les revendications des légalistes qui manifestent pacifiquement, Andry Rajoelina et son équipe ont choisit la répression.

Sans conteste, Andry Rajoelina a transgressé toutes ses promesses sur la liberté civile sur la place du 13 mai, en quelques semaines de « gouvernance ». Les rassemblements politiques sur la place de la démocratie sont désormais interdits et violemment réprimés. Les prisonniers politiques libérés ont été tout simplement remplacés par d’autres qui constituaient une menace pour la Transition. L’indépendance promise à l’audiovisuel public a fondu comme neige au soleil. Et la quête de la liberté de presse tant prônée s’est muée en une volonté manifeste de martyriser les médias pro-Ravalomanana à travers la fermeture des médias d’obédience légaliste et l’emprisonnement de journaliste.

Les revendications nationales sur le retour au pouvoir de Marc Ravalomanana sont ignorées par le président de la HAT et son équipe. De même, les pressions internationales sur la nécessité d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel ne sont pas prises en compte par les auteurs du coup d’Etat de mi-mars. La capacité d’écoute est loin d’être le point fort de Rajoelina. Bien au contraire, le président de la Haute Autorité de Transition se complait dans les décisions « unilatérales ». Après avoir organisé des assises pseudo-nationales sans les représentants de Marc Ravalomanana, la HAT s’apprête maintenant à organiser des assises régionales et une conférence « nationale » sans tenir compte des points de vue des manifestants légalistes. Un véritable art de ne jamais écouter les autres.