lundi , 29 avril 2024
enfrit
Les organisations internationales et les pays partenaires de Madagascar commencent à afficher leur réticence suite à la prise de pouvoir par Rajoelina alors qu'au niveau national, la situation n'est guère entièrement rassurante pour lui.

Andry Rajoelina risque l’isolement

C’est à juste titre que le tout nouveau président de la Transition à Madagascar a décrété la situation d’exception sur l’ensemble du territoire malgache. Des sondages sur internet révèlent sans ambiguïté que Andry Rajoelina n’a pas réellement de soutien populaire. L’unité de l’armée est en outre sujette à caution et pourrait lui causer de gros ennuis en cas de possible soulèvement dans des casernes, en sachant que sa prise de pouvoir a été essentiellement effective grâce à la mutinerie du camp Capsat et au basculement d’un certain nombre de chefs militaires dans la capitale.

Au niveau international, les réactions négatives semblent par ailleurs s’enchaîner. L’Union Européenne parle de « coup d’Etat ». L’Union Africaine a suspendu Madagascar. Et la communauté de l’Afrique Australe (SADC) condamne la prise de pouvoir « anticonstitutionnelle ». Le département d’Etat des Etats-Unis qualifie pour sa part de « non-démocratique » l’accession de Rajoelina au pouvoir. C’est la France qui en tête des pays qui soutiennent actuellement le jeune président de la Transition. Malmenée par le régime Ravalomanana, l’ancien métropole tient actuellement sa revanche. Une journée après son arrivée à Madagascar, le nouvel ambassadeur de France a rendu une visite de courtoisie chez Rajoelina. Une attitude qui en dit long sur la prise de position de Paris. Le Quai d’Orsay exige toutefois une élection à court terme et estime que la durée prévue de 24 mois de la Transition est trop longue.