Andry Rajoelina s’oppose au retour de Marc Ravalomanana

La radicalisation de la crise politique s’intensifie au fur et à mesure que l’on s’approche d’une convention pour une transition consensuelle et inclusive. « Nous dans la HAT faisons obstacle et n’accepterons pas le retour de Marc Ravalomanana au pays » a déclaré Andry Rajoelina.

Les raisons sont assez simples : le régime de transition veut gouverner le pays et ne pas se contenter d’organiser les élections, estimant que le président élu pourrait leur créer des problèmes. « Nous allons faire barrage au retour de Marc Ravalomanana, nous n’allons pas signer une charte qui va dans ce sens », affirme avec autorité Andry Rajoelina. Ce qui est perçu comme une manière d’assumer le coup d’Etat jusqu’au bout.

Andry Rajoelina ne manque pas d’argument pour mettre hors circuit ses adversaires et ceux qui ont gouvernés le pays. « Il est clair qu’il y a un renouvellement de la classe politique dans le pays », affirme-t-il. La classe biberon de la politique se rebiffe donc et veut garder par tous les moyens le pouvoir qu’elle a acquis par une voie non démocratique, se passant des épreuves des urnes.
 
Pour Andry Rajoelina, son pouvoir « est un devoir qu’un peuple assoiffé de changement lui a confié ». Il affirme que les malgaches espèrent une nouvelle gouvernance. Malheureusement pour la HAT, cette gouvernance s’annonce difficile en raison du changement de gouvernement de manière anticonstitutionnelle. « On gère toujours une crise sans véritablement pouvoir travailler à la gestion des affaires nationales », se plaint Andry Rajoelina.

L’opposition catégorique au retour du président élu  dans le camp de la HAT tranche évidemment avec la détermination des légalistes à s’en tenir à leur préalable. Andry Rajoelina a déjà prévenu que sa mouvance ne signera pas la charte de convention si cela permet au président Ravalomanana de revenir. Une position qui n’a pas de fondement politique à part la peur d’un putschiste de devoir affronter sa victime aux élections. D’ici là Andry Rajoelina veut gouverner comme s’il avait été élu par une majorité de ce qu’il appelle…le peuple.