jeudi , 16 mai 2024
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Les Malgaches attendent les premiers impacts du changement survenu cette année, dès 2003. Car l'année 2002 a été, pour ce peuple, celui de tous les dangers.

Année 2003 : l’espoir de tout un peuple

Le peuple malgache a dorénavant les yeux braqués sur l’année 2003, pour avoir vécu, au cours de cette année 2002, une crise politico-économique sans précédent. Surtout que le rideau tombera bientôt sur les élections législatives anticipées, des élections censées marquer un point final à la crise malgache. Le dernier délai pour déposer les requêtes au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle, dans le cadre de ces législatives, est fixé en effet au 4 janvier. Et les résultats ne tarderont plus, à compter de ce délai, à être publiés officiellement par le juge électoral.
Sans doute, les Malgaches n’ont pas tort d’espérer pour un avenir meilleur. L’année 2003 est annoncée, par le gouvernement, pour être celle du retour du niveau d’emploi atteint avant la crise de 2002, puisque près d’une centaine de millier d’emplois avaient été supprimés. Les entreprises de la zone franche qui ont permis la création de plus de 100.000 emplois dans les grandes agglomérations ont déjà, peu à peu, repris les activités. Mais beaucoup d’entre elles, pour diverses raisons, ferment toujours.


L’autre source d’espoir, c’est la rapidité des nouvelles autorités politiques à peaufiner la loi de finances 2003. En l’absence d’une Assemblée nationale pouvant l’adopter, elle a été, cette fois-ci comme prévu, mise en vigueur par voie d’ordonnance. Urgence oblige. Ce qui fait que, pour une fois, le budget 2003 sera théoriquement disponible dès le début de l’année. Sa teneur est en outre, également, source d’espoir. Le budget global passe, par rapport à cette année, d’environ 13.000 milliards FMG  à 21.000 milliards, alors que dix années auparavant, à l’issue d’une autre crise ? celle de 1991 ? l’Etat malgache devait se contenter d’un budget d’environ 2000 milliards FMG.


« Que ce qui s’est produit cette année ne se réédite plus jamais » c’est, à titre d’exemple, le ministre de la défense, le général Jules Mamizara, qui s’est exprimé ainsi en cette période de fête. Il est le mieux placé pour le souhaiter, puisque Mamizara devait, au cours de cette année, diriger les opérations militaires de pacification dans les régions encore contrôlées par des militaires rebelles à la suite de la défaite électorale de l’ancien président Didier Ratsiraka. L’année 2002 a été, en tout cas, celle de tous les dangers. Le spectre de la division, ainsi que celui de la guerre civile planaient sur la Grande Ile. Mais croire, comme l’ont fait les anciens dirigeants, que cela allait réussir, c’est tout simplement, estime des observateurs, méconnaître les Malgaches.