dimanche , 5 mai 2024
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L’armée malgache reste toujours profondément divisée malgré l’apparence d’unité que veulent imposer les chefs hiérarchiques nommés par la HAT.

Armée malgache: Une division latente

C’est un secret de Polichinelle. Toutes les crises politiques sont synonymes de division de l’armée à Madagascar. Ce fut le cas en 1975, en 1991, en 2002 et en 2009. 

La volonté des chefs militaires de la Transition version HAT de prouver le contraire s’avère actuellement un exercice un peu difficile.

Depuis le début de la crise et, surtout, après le coup d’Etat de mi-mars, des officiers supposés proches de Marc Ravalomanana étaient la cible des ex-mutins qui ont soutenu la prise de pouvoir par Andry Rajoelina. 

Au cours des derniers temps, les déclarations souvent anonymes et plus ou moins contradictoires au sein de l’armée témoignent d’une division latente au sein de l’armée, division que l’on veut à tout prix camoufler. 

Nul n’ignore que depuis la mutinerie du camp CAPSAT qui a débouché sur le coup d’Etat de mi-mars et l’exil de Marc Ravalomanana, l’armée n’est plus ce qu’elle a été. Depuis lors, les abus perpétrés par des hommes en treillis sur des particuliers ont renforcé la zizanie au sein des forces armées. Pour ne citer que le cas d’attaque du maire de Sabotsy Namehana.

Des responsables militaires ont à ce titre pris une certaine distance vis-à-vis de la très connue Force d’intervention spéciale (FIS) dirigée par les hommes de mains du président de la HAT, Andry Rajoelina, les célèbres commandants Lylyson René et Charles Andrianasoavina. 

Autres signes forts de la division de l’armée, la création récente d’un « collectif » d’officier qui soutient ouvertement le Premier ministre Monja Roindefo. Le collectif a été mis en place pour parer à l’éventualité d’un remplacement de ce Chef de gouvernement. Car c’était une éventualité souvent évoquée après la tenue du second sommet de Maputo.

Depuis plusieurs mois par ailleurs, des anciens collaborateurs de Marc Ravalomanana, pour ne citer que l’ancien Directeur de la sécurité présidentielle, le général Raoelina, constituent la principale cible des mutins qui ont pris le pouvoir. D’autres officiers sont actuellement en exil. En attendant que la situation sur place évolue. Et c’est dans ce contexte que l’on peut qualifier de cacophonique que les chefs militaires de la HAT parlent d’unité et d’un « seul » commandement. 

C’est sans doute à juste titre que Joaquim Cissano, lors de la deuxième rencontre de Maputo, a tenu à spécifier à l’endroit de Rajoelina qui se targuait de bénéficier du soutien de l’armée qu’il a vu « deux armées lors de son passage à Antananarivo ».