mardi , 7 mai 2024
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L’armée, représentée par le chef de l’Etat-major et le commandant de la gendarmerie nationale, met la pression sur la HAT. Les hommes en treillis exigent la clarification de la feuille de route Rajoelina et une transparence sur les moyens de la transition. Le chef de l’autorité de fait désapprouve de son côté toute utilisation de l’armée à une fin politique.

Armée : une feuille de route inclusive et à clarifier

De la rencontre entre le président de la Haute autorité de la transition et les hauts responsables de l’armée à Iavoloha, on note la fidélité des anciens colonels TGV aujourd’hui généraux à Andry Rajoelina. André Ndriarijaona et Bruno Razafindrakoto demandent des comptes à celui qu’ils ont contribué à porter au pouvoir sur la manière de faire sortir le pays de l’impasse politique. « L’armée demandent à l’Etat et au pouvoir en place une feuille de route claire vers la sortie de crise ». Elle ne cautionnerait pas l’initiative unilatérale d’Ambohitsorohitra qui a été sacralisée par l’atelier du consensus de la mouvance Rajoelina.

Le chef de l’Etat-major de l’armée et le commandant de la gendarmerie exigent de la transparence sur les moyens dont dispose réellement l’Etat. La HTA est interpellée afin de faire part de la voie et moyens pour sortir de la crise. Cela concerne « les soldes, le budget des élections, les investissements publics » en ce temps où les aides budgétaires sont suspendues par la communauté internationale. Les deux chefs de l’armée recommandent à la HAT d’assumer tel un devoir la réunification des forces vives de la nation autour d’une élection transparente qui sera acceptée par les malgaches et reconnue par la communauté internationale.

Les deux hauts responsables ordonnent aux politiciens de l’opposition de cesser les manifestations à caractère politique. Systématiquement matés par les forces de l’ordre, ces événements créent une tension dans la société. L’armée serait de plus en plus impopulaire. Elle appelle le peuple à rester calme devant les rumeurs. Ces derniers jours, de nombreuses fausses informations sur un éventuel coup d’Etat en préparation ont circulé. Les mouvances politiques sont aussi appelées à se réunir afin de bâtir une nation commune. Pour ce qui est de la mise en place de la nouvelle République, les responsables de l’armée intiment les opposants à s’inclure dans le processus de sortie de crise en se conformant au calendrier établi par l’autorité de fait.

Même si le CEMGAM et le Faneva mettent de façade la pression sur le président de la HAT, ils ne remettent aucunement en cause l’autorité de Andry Rajoelina. Les deux généraux semblent servir l’intérêt de l’autorité de fait en se positionnant comme un dernier rempart du pouvoir en place. Les exigences ne sont pas assorties de délais, l’ultimatum est officieux. Le respect du calendrier établi par la HAT est une priorité pour l’armée. Le débat serait clos sur la date et la nature des élections à faire. Les opposants issus des autres mouvances politiques sont intimés à monter dans le wagon de la transition.

En clair, l’armée veut escorter le TGV sur la voie de sortie de crise. A l’issue de la rencontre entre Andry Rajoelina et les responsables de l’armée à Iavoloha, la HAT n’a pas fait de grande déclaration et s’est contentée d’un communiqué. Pour le président de l’autorité de fait, l’unité de l’armée est sacrée. Il affirme que l’armée ne doit pas être utilisée à des fins politiques. Andry Rajoelina va s’exprimer sur la situation politique dans le pays. Le mercredi 14 avril 2010, il sera la vedette d’un show télévisé sous forme d’interview.