vendredi , 3 mai 2024
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Le président malgache ne pouvait plus compter sur le parti majoritaire à la Chambre Basse. L’unique voie de recours pour lui a été de procéder à la dissolution de l’Assemblée Nationale. Un pouvoir régalien qui lui accorde la Constitution. Le parti présidentiel TIM devra choisir de façon plus minutieuse ses candidats au cours des législatives anticipées, programmées le 23 septembre 2007.

Assemblée Nationale : Les dessous d’une dissolution

Le nombre des transfuges du parti TIM au niveau de l’Assemblée Nationale dissoute est, aujourd’hui, difficile à déterminer.


Ce qui est sûr est que parmi les quelque 120 députés issus du parti présidentiel TIM, au début de la législature, au moins une vingtaine ont choisi de basculer dans un camp qui n’est plus nécessairement favorable au président Marc Ravalomanana.


Tendances différentes


Rien qu’au sein même du bureau permanent, au moins deux tendances se sont formées. Le président sortant Samuël Mahafaritsy Razakanirina qui a remplacé le précédent homme au perchoir, Jean Lahiniriko, démis de ses fonctions pour avoir basculé dans l’opposition, fait partie du cercle restreint fidèle à Marc Ravalomanana.


Parmi les 9 membres du bureau permanent, au moins deux n’avaient plus la confiance du chef de l’exécutif malgache. En effet, Jaosoa Jean Pascal, vice-président sortant de la Chambre Basse, élu au titre de la province d’Antsiranana (Nord), s’est un peu trop rapproché de l’aile réformatrice du parti présidentiel dénommée CRT. Auparavant, il entretenait par ailleurs des relations jugées «douteuses» avec Jean Lahiniriko. L’autre vice-président, Soalahy, originaire de la province de Mahajanga (Ouest), a déjà frayé également avec le camp de Jean Lahiniriko.


Cohabitation


Outre les vice-présidents, le deuxième Questeur, Betkou François, a été également classé parmi les élus sujets à caution dans le rang du parti présidentiel en raison, semble-t-il, de son «double langage». Il n’est toutefois pas catégorisé dans le camp des transfuges.


Dans cette situation plus qu’ambiguë, la cohabitation au niveau du bureau permanent devenait quasi intenable. Un état de fait qui a souvent obligé le président de l’Assemblée Nationale de tenir des réunions informelles avec ceux qui sont estimés encore «fiables».


Les hommes du président sont Mamy Rakotoarivelo, vice-président au titre de la province d’Antananarivo, Razoarimihaja Solofonantenaina, vice-président au titre de Toamasina, et président du TIM, Ramampy Lechat Marie Zénaïde, l’unique femme élue au sein du bureau permanent, originaire de Fianarantsoa, Raharinaivo Andrianatoandro, premier questeur, et Rakotoarison Yves Aimé, vice-président au titre de la province de Toliara, mais qui a dû subir la colère de Marc Ravalomanana à la suite de sa défaite électorale dans sa circonscription de Taolagnaro, à l’occasion de la présidentielle du 3 décembre 2006.


Sélection


Ceci dit, le TIM a été pratiquement divisé en trois camps à l’Assemblée Nationale. D’abord, celui qui est resté soudé derrière le président national Razoarimihaja et Marc Ravalomanana, président de la République et fondateur du parti. Ensuite, une autre aile qui a basculé dans l’opposition en compagnie de Jean Lahiniriko, et, dernièrement, une nouvelle aile réformatrice sous l’égide de la fameuse CRT (Comité pour la redynamisation du TIM).


Au cours des législatives anticipées u 23 septembre, la priorité du bureau politique du TIM est d’écarter les transfuges. Les candidats du parti seront logiquement méticuleusement sélectionnés et invités au strict respect de la consigne et de la discipline du parti.