samedi , 18 mai 2024
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Cécile Manorohanta, irrémédiablement membre de la mouvance Rajoelina tente de justifier le bien fondé de l’atelier du consensus national, une énième réunion du genre. Le but est de faire valider la légitimité de la HAT par le biais d’une pseudo conférence nationale et d’une élection d’assemblée hybride à la fois constituante et législative. La vice-premier ministre chargée de l’Intérieur a pour mission d’orchestrer le retour à l’ordre constitutionnel selon la feuille de route personnelle de Andry Rajoelina.

Atelier de la HAT : un consensus à fabriquer autour de la CENI

Contourner la charte de la transition signée à Maputo sans la fouler au pied, c’est la nouvelle stratégie de la mouvance Rajoelina. Cécile Manorohanta donne le ton : « un retour à l’ordre constitutionnel via les élections est incontournable, c’est pourquoi nous devons chercher le consensus ». La ministre de l’Intérieur participe activement à la campagne de sensibilisation pour l’atelier du consensus du 04 et 05 mars 2010. Cette rencontre organisée par la HAT elle-même est présentée comme la suite logique de l’atelier sur les préparatifs des élections les 06 et 07 janvier 2010 qui a été validé par un autre organisé par la médiature de la République.

Le régime Rajoelina veut avancer dans l’élaboration d’un nouveau code électoral. La mise en place de la Commission nationale électorale indépendante sera par contre le principal argument de la HAT pour « bricoler » un consensus autour de ces élections. Cécile Manorohanta révèle que le texte est déjà prêt et qu’il est en lecture tournante au niveau du gouvernement avant de devenir un projet de loi. «On va mettre en place la CENI, c’est l’Etat qui va y procéder », affirme-t-elle. Ce qui est contraire à la logique de la HAT qui espère une légitimation populaire par un vote des forces vives de la nation lors de l’atelier du consensus. 

« C’est la CENI qui va déterminer les spécificités des élections et non pas le ministère de l’Intérieur », devait préciser Cécile Manorohanta. Cet organe sera en charge de la validation du bulletin unique. Par contre, les matériels électoraux et l’élaboration de la liste électorale relèvent toujours du ministère de l’Intérieur. Le défi de la HAT est de publier le résultat du scrutin le jour même du vote.

Les 04 et 05 mars 2010, la HAT impose une conférence nationale qui donnera tort aux absents. « Si on distribue des invitations en bonne et du forme et que les autres mouvances ne répondent pas présents, c’est qu’elles refusent le consensus », prévient Cécile Manorohanta. La ministre de l’intérieur n’admet pas que le but est de faire d’un boycott prévisible un argument pour justifier un unilatéralisme condamnable. « Le fait d’inviter tout le monde n’est pas une stratégie mais une organisation, s’il y a des gens qu’il faut convaincre, nous sommes prêts à le faire », explique-t-elle.

La HAT voit les choses en grand et compte inviter jusqu’à 1800 personnes. Quelque 300 partis politiques, 100 organisations de la société civile seront représentés. Environ 200 observateurs seront sollicités. L’Etat prend en charge les frais de déplacement des participants venant des régions. Le but est de faire voter la résolution de la HAT par cette assemblée et écarter les trois autres mouvances de la suite des événements. En échange de ce vote, Andry Rajoelina avait promis une ouverture pour mettre en place son gouvernement d’union national anti-Maputo.