lundi , 29 avril 2024
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La Force d’intervention spéciale de la HAT et l’Emmo Reg ont réussi un coup d’éclat et aussi un coup de filet important. 19 individus dont 17 militaires en activité et réservistes ont été arrêtés dans la journée du dimanche 18 avril 2010. Selon le Lt-Colonel Lylson, ils projetaient d’attaquer le palais du premier ministre à Mahazoarivo dans la nuit. Le bras armé de la transition promet des mesures sévères.

Attaque avortée du palais de la primature à Mahazoarivo : 17 militaires et réservistes arrêtés

Le projet d’attaque contre le palais de Mahazoarivo a été déjoué par la FIS et l’Emmo Reg. L’escadron du Lt Colonel Lylson a été alerté par un renseignement venant de l’Andrimasompokonolona, le comité de vigilance formé par de simples citoyens. Des militaires en activité et des réservistes assistés de quelques civils devaient rejoindre une propriété sise à Ambohijanaka, dans le district Atsimondrano  dans la journée. Selon le Lt-Colonel Lylson, ils devaient partir de cette maison appartenant à un civil pour accomplir leur mission dans la nuit du dimanche au lundi vers 01 h. La cible est le bureau du premier ministre.

Le plan de ces nouveaux mutins est tombé comme un château de carte. D’après le renseignement communiqué à la FIS, le point de ralliement des présumés assaillants est à Mahamasina, près du Collège Sainte Famille. Un élément qui se trouve être un réserviste y a été appréhendé. Il devait attendre le prochain ramassage faute de place dans la voiture 4×4. Arrêté puis interrogé, l’homme a parlé. Il a alors suffi, selon toujours l’explication du Lt Colonel Lylson, d’utiliser ce réserviste arrêté comme appât. Un adjudant tombe dans le piège et se fait arrêter à Tanjombato. Les noms de quelques officiers dans le coup sont arrachés.

Le repère des mutins est identifié. Il ne reste plus aux éléments de la FIS et de la gendarmerie que de procéder à leur arrestation. Il n’y a pas eu d’affrontement même si les armes ont été sorties. Des hommes en torse nu, agenouillés, les mains derrières la tête et tenu en joue par des militaires, le spectacle est saisissant. C’est la procédure classique quand les prévenus sont des militaires. L’opération médiatique de la FIS est en marche.

Et voilà qu’arrive le scoop sous les caméras de télévision et devant les journalistes, les badauds déjà attroupés. Trois éléments venus en 4×4 sont appréhendés. Pointés par un fusil d’assaut par un « commando » de la FIS, ils sont priés avec fermeté de descendre de leur véhicule. Encore deux lieutenants et un réserviste qui sont arrêtés va rapporter le Lt-colonel Lylson. Toujours devant la caméra, la FIS essaie de piéger d’autres éléments en demandant à un militaire arrêté d’appeler un complice.

La FIS a saisi quelques effets militaires. « On leur a dit d’apporter une tenu de combat, ceux qui n’en ont pas seront fournis, raconte le commandant de l’escadron. Pour ce qui est des armes, elles devaient être distribuées à Mahazoarivo, juste avant de passer à l’action ». Les mutins avaient possession du mot de passe du service de sécurité de la primature ainsi que des informations tactiques comme le nombre de gardes.

« Tous les corps de l’armée sont alertés, la mesure à prendre sera ferme », prévient le Lt Colonel Lylson. Le commandant de la FIS affirme qu’une série d’arrestation va avoir lieu. Les officiers pro-Ravalomanana peuvent s’inquiéter. Le membre de la HAT Alain Ramaroson et le Lt Colonel Lylson s’accordent à dire que l’opération a été montée par un officier ayant reçu de l’argent de l’ancien président. Les mutins seraient pays 40 000 ariary par jour. Un bien maigre pécule pour une mission aussi risquée.