jeudi , 2 mai 2024
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Deux jours après l’affrontement entre l’Emmo Reg du colonel Ravalomanana et les « mutins » dans les rangs de la FIGN, le général Viennot Zafera n’a pas caché sa tristesse au point d’en verser des larmes en public. Le commandant de Fort Duchesne n’a pas apprécié que l’on ait pris d’assaut son camp alors que les éléments rebelles étaient déjà partis. La démonstration de force voulue par l’armée supposée régulière a coûté une vie de plus à la gendarmerie.

Attaque de la FIGN : le général Zafera en pleure !

Samedi 22 mai 2010, il y avait une ambiance de deuil au Fort Duchesne. Le gendarme hors-classe Wilson abattu lors de l’assaut final donné par la Force d’Intervention spéciale qui devançait la troupe mobilisée par l’Emmo Reg n’a pas reçu les honneurs de l’Etat. La grande famille de la gendarmerie se mobilise pour réconforter la famille. Le général Zafera est assis derrière la famille à qui ont présente les condoléances. Il est en tenue de sport, vêtu d’un ensemble de survêtement.

« Je suis complètement attristé par l’attaque de la FIGN, déplore le général Zafera. C’est une vingtaine d’hommes qui ont commis une faute, mais la FIGN en compte beaucoup, le reste n’ont pas pris leur fusil ». Selon lui, l’assaut final du camp n’était pas nécessaire, estimant que les éléments « mutins » étaient tous partis. Le commandant de la FIGN ne maîtrise pas ses émotions quand il a croisé le Secrétaire d’Etat à la gendarmerie nationale, venu présenter ses condoléances à la famille du gendarme Wilson. 

« J’ai rien fait, pourquoi on m’a attaqué », clame-t-il en français, fondant en larme. Le général Zafera ne digère pas que le drapeau blanc agité n’ait pas été pris en compte. « Moi, je suis un général », continue-t-il, estimant que son geste devait persuader les assaillants de ne pas porter l’assaut, avant de tourner le dos et rejoindre sa voiture 4×4, sans même saluer son supérieur.

Embarrassé par la scène, le général Claude Ravelomanana n’a pas réagi. Plus tard, il partage aussi sa tristesse. « Je suis triste, il y a eu des pertes de vies humaines, des vies de malgaches, confie le secrétaire d’Etat. Dieu merci, il n’y a pas eu de dizaine ou de vingtaine de morts ».

Au moment de l’attaque, le chef des éléments mutins et quelques uns de ses hommes avaient été évacués, avec l’aide présumée des éléments de l’élite de l’armée – que l’on évite de citer- avant d’être restitués comme prisonniers. Pourquoi donc y avait-il encore un mort lors de l’assaut. Les quelques éléments de la FIGN restés dans le camp mais qui suivaient l’ordre du général Zafera étaient déjà en tenue civile. Le gendarme Wilson n’avait-il pas entendu la consigne, avait-il effectivement un fusil mitrailleur à la main au moment du tir. Ses collègues sont persuadés que les assaillants se sont trompés de cible.

Un sous-officier qui n’a pas participé au combat n’a pas caché sa colère contre le déshonneur infligé à la FIGN. Il raconte que le général Zafera avait ordonné à ses hommes de ne pas prendre les armes. La situation état compliquée quand les éléments « mutins » se sont réfugiés au camp mettant en danger tous ceux qui étaient là. Le sous-officier confie qu’il a finalement pris son arme en se cachant  dans un bureau mais est heureux de ne pas avoir eu à l’utiliser. Il regrette que le commandant de la FIGN n’ait pas donné l’ordre de défendre le camp qui a été attaqué et pillé. Le général Zafera veut porter plainte. Contre qui ?