vendredi , 3 mai 2024
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L’Union Européenne va officialiser une décision sur le cas de Madagascar. L’ambassadeur Leonidas Tezapsidis assure que cela va affecter la coopération entre les 27 et la Grande Ile. Il préconise toute solution avancée par le Groupe international de contact et le retour au dialogue entre les malgaches. L’application des accords de Cotonou sera observée d’une manière qui ne sera plus aussi « compréhensive ».

Attitude de l’UE : après la compréhension, le retour de l’exigence

Lors de la célébration de la journée de l’Europe, l’ambassadeur de l’Union Européenne a encouragé les politiciens malgaches à trouver une solution politique à la crise. « Madagascar ne peut pas se permettre d’un échec », a déclaré SEM Leonidas Tezapsidis. L’une des raisons est l’imminente décision des 27 sur des sanctions à l’encontre de LA grANDE Ile et de ses autorités. « La coopération sera limitée et les instruments seront un peu différents », explique l’ambassadeur. 

Les sanctions concernent surtout les aides budgétaires et les financements de projet de développement. La coopération ne sera pas coupée totalement, promet l’ambassadeur. Elle se fera directement au niveau de la population. « En cas de besoin d’aides, nous serons toujours là », dit-il. Il cite la contribution de 220 000 euros pour aider les populations victimes du cyclone Hubert. « On ne va pas abandonner des gens de la société civile ». 

L’Europe exige le retour à l’ordre constitutionnel et pour y arriver une transition consensuelle et inclusive. Elle se range derrière le Groupe de contact international. « Tout ce qui a été agréé doit être mise en œuvre », a souligné l’ambassadeur Tezapsidis. Tel propos ferait référence à la charte de la transition signée à Maputo et à l’acte additionnel d’Addis Abeba. « Nous sommes prêts à aider de toutes nos forces mais c’est aux malgaches de trouver une solution » clame le diplomate qui attend toujours de meilleures conditions pour son accréditation.

Madagascar ne sera pas soumis à des directives précises pour ce qui est des solutions à la crise politique. L’ambassadeur de l’UE émet toutefois des suggestions : « on ne peut pas éviter le dialogue qui est essentiel, pas un dialogue de sourds mais qui s’accompagne de réconciliation ». Il relativise l’importance de Pretoria II auquel Andry Rajoelina avait déjà confirmé son boycott mais souhaite que le consensus soit trouvé, là-bas ou ici.

« Bien qu’exigeante, l’UE s’est montrée compréhensive dans l’application des accords de Cotonou, soutient SEM Leonidas Tezapsidis. L’objectif est de donner une chance à une solution consensuelle ». Madagascar a pourtant pêché sur les critères de base tels que la démocratie, les droits de l’homme et la gouvernance. L’ambassadeur Tezapsidis a fait référence à Jean Monnet, un collaborateur de Robert Schuman dont le discours sur la fondation de l’Europe est devenu universel. Chercher l’avantage dans l’avantage commun, éliminer tout particularisme pour l’intérêt de tous, tel est son message.

L’UE se dit prête à appuyer les réformes économiques et politiques mais toujours dans le cadre d’un ordre constitutionnel. Elle préconise la stabilité des institutions, l’existence de mécanisme de contrôle et un contre-pouvoir, des notions qui ont disparu depuis le changement extraconstitutionnel de gouvernement ou le coup d’Etat de 2009. « Une autorité légitime reconnue par une majorité et qui prend en compte les besoins de la population », tel serait ce dont Madagascar a besoin.