samedi , 4 mai 2024
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Hery Rajaonarimampianina, a hérité d’un fauteuil loin d’être confortable dans un gouvernement à fond dans la crise. Le nouveau ministre des Finances et du Budget, pour sa première sortie médiatique, a voulu « rassurer l’opinion publique » sur la psychose d’une forte dévaluation de la monnaie nationale.

Baisse de l’ariary : pas la peine de s’affoler, rassure le ministre des Finances

Le ministre des Finances et du Budget n’admet pas que l’on parle de dévaluation de la monnaie nationale. Certes, l’ariary a nettement reculé par rapport à l’euro mais Hery Rajaonarimampianina estime que la situation n’est pas aussi alarmante que certaines « rumeurs » laisse croire. La clé de la crise monétaire serait « l’information ».

 « On ne peut pas dire qu’il y ait une dévaluation de l’ariary, tempère le ministre des Finances, il s’agit juste d’un glissement ». L’Etat peut faire face à moyen terme à ses obligations. « Nous avons intégré les facteurs pétroliers, l’importation de PPN, les moyens de production, les médicaments…. Nous avons une réserve de devise relativement confortable ».

Des informations qui ont émané de certains acteurs du marché monétaire auraient affolé les opérateurs économiques poussés à faire de la spéculation. Le ministre des Finances rectifie le tir en affirmant qu’il a été mal compris quand il a évoqué la nécessité de maîtriser les facteurs de l’importation et son impact sur la valeur de la monnaie nationale. « Il n’a jamais été question de limiter les importations », clame Hery Rajaonarimampianina.

Comme solution, le ministre des Finances propose une bonne gestion des importations en considérant la situation de crise que traverse le pays. Il cite l’exemple des concessionnaires automobiles qui ont sur les bras un important stock et qui n’ont pas besoin d’importer des voitures pour le moment. Hery Rajaonarimampianina se montre même un peu plus directif affirmant que l’Etat pourrait voir avec les opérateurs quelles sont les marchandises à importer en priorité.

« Quand on dispose d’un stock, pourquoi importer, s’il y en a pas, on va indiquer aux opérateurs économiques la quantité à importer ». C’est bien plus que les informations que le ministre des Finances veut gérer avec le secteur privé. Hery Rajaonarimampianina veut mettre un terme aux spéculations dues à la « désinformation ». En premier lieu, le gouvernement pourrait mettre fin à des commandes de riz superflues qui ont été motivées par une rumeur à propos d’une pénurie de cette denrée indispensable aux malgaches.

Malgré tout, l’expert comptable de l’Etat se montre plus qu’optimiste. « Il n’y  pas lieu de s’inquiéter quant à nos possibilités d’importation et nos réserves de devise », affirme Hery Rajaonarimampianina. La banque centrale dispose en effet de près de 800 millions de dollars, ce qui, selon le ministre des Finances, permet de tenir au moins jusqu’à la fin de l’année. 

L’élaboration de la loi des Finances 2010 figure également parmi les épreuves que le nouveau ministre doit affronter. Le gouvernement n’est pas sûr de pouvoir compter sur les précieuses aides budgétaires des bailleurs de fonds. « Les priorités sont l’organisation des élections et la mise en place des institutions prévues dans les accords de Maputo jusqu’à ce que ces élections aient lieu », a révélé Hery Rajaonarimampianina. Il faut bien que le budget de l’Etat soit voté.