mardi , 7 mai 2024
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Le bilan macroéconomique de la HAT n’a pas été catastrophique. Bien que forcément négatif en raison de la crise politique qui mine le pays depuis deux ans, il présente quelques éléments positifs qui ont reçu le satisfecit de la Banque mondiale. Cette dernière a revu considérablement ses financements en faveur de Madagascar depuis 2009.

Banque mondiale : financements réorientés et revus à la baisse

La Banque mondiale continue à soutenir Madagascar dans la crise et décaisse environ 150 millions de dollars par an. L’institution a tout même dû réorienter ses aides et financements vers les secteurs sociaux, sanction internationale contre la HAT oblige. 50% du budget de l’Etat proviennent des aides extérieurs.

« Les investissements pour les infrastructures sont 5 fois moindres qu’en 2008 qui n’étaient déjà pas très élevé », souligne Adolpho Brizzi, le Country Manager en poste à Madagascar. Le déblocage de la totalité des financements dépend toujours de la reconnaissance internationale, soit d’un régime de transition ou d’un vrai retour à l’ordre constitutionnel. La Banque mondiale suivra la recommandation de la SADC.

Comme les financements extérieurs concernent le budget d’investissement, la suspension n’a pas empêché la HAT de faire tourner l’administration. La Banque mondiale a félicité l’autorité en place pour sa bonne gestion macroéconomique sans aller jusqu’à dire que la situation est positive. L’inflation a été limitée à 10% et le marché financier a été maîtrisé. Le bailleur de fond reconnaît l’efficacité de la gestion fiscale prudente tout en soulignant que cette politique a un coût.

L’enveloppe de financement de la banque mondiale en faveur de Madagascar s’élève à 850 millions de dollars sur six ans. Suite au changement anticonstitutionnel de gouvernement en 2009, seulement 50% ont été décaissés. Avant 2008, l’institution de Bretton Woods a décaissé quelque 250 millions de dollars par an. Après 2009, seuls les projets visibles à impact sur la vie de la population ont été financés.

Sous forme de sanction internationale, les financements de la Banque mondiale se sont désintéressés de l’économie pour se concentrer sur le social. Les infrastructures de transport et de communication ont tourné au ralenti avec un financement de 336  milliards d’ariary en 2008 contre seulement Ar 150 milliards en 2010. L’enveloppe destinée au développement de l’industrie est passée de Ar 86 milliards à Ar 22 milliards sur la même période.

La Banque mondiale a focalisé son aide économique sur le développement rural durant la crise. De 84 milliards ariary en 2008, le financement a atteint les Ar 140 milliards en 2009 avant de retomber à Ar 100 milliards l’année suivante. Par contre, les aides budgétaires ont été sérieusement réduites à une participation symbolique, passant d’Ar 200 milliards en 2008 à Ar 11 milliards en 2010. Les aides apportées aux institutions ont été divisées par trois avec Ar 27 milliards en 2010.

La Banque mondiale va continuer à concentrer ses financements sur le secteur social.  9 projets sociaux sont financés à hauteur de 50 milliards ariary en 2011. Le secteur de la santé a profité de la crise et des sanctions économiques contre Madagascar puisque le financement passe de Ar 360 milliards en 2008 à Ar 512 milliards en 2010. Par contre, l’environnement en a fait les frais avec seulement Ar 32 milliards en 2010 contre Ar 100 milliards en 2008.