jeudi , 9 mai 2024
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Le ministre des Finances et du Budget du gouvernement Roindefo a jeté un pavé dans la marre en affirmant que le pays est en mesure de se passer des aides, donc de la reconnaissance internationale. Il assure que l’Etat peut fonctionner au moins jusqu’en… juin 2010.

Benja Razafimahaleo : les aides internationales ne sont pas incontournables

Il fallait un avis qui fasse notoriété pour les membres du gouvernement Roindefo qui font campagne contre l’obligation de se plier aux recommandations de la communauté internationale. Le ministre des Finances a affirmé que le pays a montré une certaine autonomie depuis la mise en place de la transition de fait et peut continuer ainsi.

« Ce ne sera pas un problème si nous ne recevons pas d’aides internationales », affirme Benja Razafimahaleo. Le ministre des Finances et du Budget soutient que la caisse de l’Etat est assez renflouée pour faire tourner l’administration. « On avait déjà dit que les salaires des fonctionnaires pourront être payés jusqu’en décembre 2009, aujourd’hui nous pouvons dire que cela reste faisable jusqu’en juin 2010 », promet-il.

L’optimisme du ministre Razafimahaleo est débordant. « Notre économie est en train de relever la tête sans les aides internationales », clame-t-il. Sans avancer des indicateurs économiques précis, il omet de signaler les impacts des sanctions internationales sur le plan économique, si les autorités de la transition de fait insistent à refuser le consensus.

« C’est une fierté de pouvoir avancer sans aides », soutient le ministre des Finances et du Budget. Benja Razafimahaleo en tire une satisfaction personnelle. « Cela nous fait relever la tête, nous pouvons être fiers que le pays devienne réellement indépendant, assure-t-il. Ce n’est plus les étrangers qui donnent les ordres aux malgaches ».

Le message du ministre des Finances est purement politique. Benja Razafimahaleo du parti Leader Fanilo a été lui aussi nommé sur la place du 13 mai pour faire partie du gouvernement insurrectionnel. Il serait prêt à hypothéquer l’économie du pays pour préserver le gouvernement Roindefo et son propre poste. Difficile pour le Leader Fanilo de trouver une opportunité d’avoir un ministère de souveraineté.

Jusqu’ici, les avis d’expert sur la possibilité de Madagascar de se passer des aides et financements internationaux ont été donnés par des économistes engagés politiquement et qui adoptent des points de vue plutôt extrémistes. Après les membres du gouvernement, la HAT s’est aussi lancée dans la propagande économique. Les « indépendantistes » ont été invités à faire des exposés à Anosy. La création monétaire est proposée comme palliatif des aides budgétaires et financements étrangers.