mardi , 7 mai 2024
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Le ministre des Finances et du Budget du gouvernement de transition a affirmé à Ambositra que l’économie nationale est en train de se redresser. Selon Benja Razafimahaleo, la politique d’austérité permet au régime de s’en sortir sans l’aide budgétaire des bailleurs de fonds.

Benja Razafimahaleo : on peut se passer de l’aide des bailleurs de fonds

Une réserve de devise maintenu à plus de 800 millions de dollars, la caisse de l’Etat qui se remplit grâce aux recettes publiques, une forte baisse des dépenses au niveau des administrations, voilà le secret de la politique d’austérité qui, selon le ministre des Finances et du Budget, est une réussite. Benja Razafimahaleo loue les efforts des départements ministériels qui fonctionnent avec des moyens limités.

Les résultats seraient déjà perceptibles par le gouvernement de transition. « L’économie commence à se redresser, il faut continuer ainsi pour que nous puissions ne plus nous dépendre des bailleurs de fonds », estime Benja Razafimahaleo. « On peut aujourd’hui prouver qu’il est possible d’être totalement indépendant et autosuffisant », insiste-t-il.

Le ministre des Finances de la transition n’a pas manqué de lancer une pique à peine voilée au précédent régime. « Avant, on se vantait d’avoir réussi à obtenir un emprunt ou l’effacement des arriérés », rappelle-t-il. Pour Benja Razafimahaleo, le gouvernement malgache peut prendre en main son avenir après qu’il ne dépende plus des bailleurs de fonds. 

L’optimisme excessif du ministre des Finances ne serait qu’un discours politique qui entre dans le cadre de la propagande économique, un exercice très apprécié par les autorités de la transition. La politique d’austérité n’est pas un choix mais une contrainte issue de la non reconnaissance du régime par la communauté internationale ni par les bailleurs de fonds.

Le régime de transition qui veut gouverner sans avoir été plébiscité par les électeurs n’aura pas l’appui des partenaires techniques et financières de Madagascar sans un retour à l’ordre constitutionnel. Il essaie de faire croire que l’appui des bailleurs de fonds est superflu si l’on se sert la ceinture.

Tout le pays doit donc se priver pour permettre à la HAT et son gouvernement de diriger le pays. L’aide budgétaire représente environ les deux tiers du budget de l’Etat. La réalité est masquée par les annonces sur la performance enregistrée au niveau des recettes. Le très contesté périple sénégalais puis parisien de Andry Rajoelina a montré les limites de la politique d’austérité.