dimanche , 5 mai 2024
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Par ses nombreuses sorties médiatiques et rencontres avec la presse, le président de la commission électorale de la HAT a réitéré son entière satisfaction sur l’organisation du référendum malgré les problèmes constatés. Les manipulations opérées par l’autorité de fait le jour même du scrutin pour gonfler le taux de participation n’auraient pas changé grand-chose.

Bilan du référendum de la HAT : la grande autosatisfaction de la CENI

Des huit mois d’existence de la CENI, son président retient trois missions essentielles, à savoir la mise en place d’une administration, la mise en place des démembrements et l’organisation du référendum du 17 novembre 2010. Hery Rakotomanana s’attribue la mention bien pour ce qui est de l’organisation de cette première consultation populaire décidée unilatéralement par l’autorité de fait. Il relativise les incidences des anomalies et irrégularités lors du jour du vote et défend la sincérité du scrutin.

« J’avais annoncé que les électeurs présents sur le rajout de la liste ne dépassaient pas les 2%, finalement, ils ne sont que 0,64% », se justifie Hery Rakotomanana. Il se félicite de la décision de la HAT de retarder de deux heures la fermeture des bureaux de vote. « Cela a permis à de nombreux électeurs de voter », se réjouit-il. L’arrêtage définitif de la liste électorale avant le référendum a fait état de 7 051 809 électeurs. Comme la HAT a supprimé le recours à une ordonnance du tribunal pour les écartés de la liste électorale, aucun rajout ne devait plus être possible.

Bien que s’en défendent l’autorité de fait et sa commission électorale, le changement de la loi électorale le jour même du scrutin avait pour but de gonfler le taux de participation, le seul enjeu de ce référendum. 46 163 électeurs ont été rajoutés à la liste. Hery Rakotomanana réfute la thèse de la manipulation politique estimant que ces électeurs qui ont voté avec le carnet du fokontany ou une ancienne carte électorale ne pouvaient pas faire ballotter les résultats. La décision de la HAT est même plutôt appréciée par le président de la commission électorale car il a permis de rectifier les erreurs et omissions sur la liste électorale.

Si le Centre informatique régional a été accablé pour les anomalies de la liste électorale. Le président de la CENI se dédouane d’abord en rappelant que les préparatifs des élections ont été assurés par le ministère de l’Intérieur. « La commission électorale n’a endossé entièrement les responsabilités que dans la dernière ligne droite du référendum, c’est-à-dire le 02 novembre 2010. La faute viendrait aussi des électeurs eux-mêmes. « Il y a des gens qui ont refusé d’être recensés en ne rendant pas la fiche aux responsables du fokontany », explique Hery Rakotomanana. 

Les résultats complets mais officieux au référendum du 17 novembre 2010 ont donné une large victoire au Oui à 74,13%  avec un taux de participation de 52,69%. En réussissant à dépasser le seuil symbolique des 50%, les partisans du oui au référendum espère gagner en légitimité. C’est en effet mieux que les 43% du dernier référendum qui était organisé en temps normal. L’argument est fragile puisqu’un « petit » amendement de la constitution n’a pas l’importance de la mise en place d’une nouvelle République doublée de la légalisation d’un pouvoir de facto.