mercredi , 1 mai 2024
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Les discussions politiques à Addis Abeba calent toujours sur l’attribution des rôles à la tête de l’exécutif de la transition. Malgré l’annonce par l’Union Européenne de l’effectivité de la sanction contre Madagascar dès le 06 novembre, Andry Rajoelina affirme ne pas subir de pression et n’est même pas pressé d’en finir.

Blocage à Addis Abeba : Andry Rajoelina ne se sent pas pressé

Alors que les négociations de la dernière chance s’enlisent, l’Union Européenne, l’un des principaux bailleurs de fonds de Madagascar, a publié un communiqué qui devrait mettre la pression sur les mouvances politiques. Le délai de 120 jours pour constater une évolution de la situation vers le retour à l’ordre constitutionnel arrive à échéance le 06 novembre 2009. Ce qui signifie que les 650 millions d’euros dans le cadre du 10ème FED ne seront pas accordés à Madagascar.

Le temps presse, mais pas pour Andry Rajoelina qui refuse de céder face à la pression extérieure. L’enjeu est pourtant immense et le pays risque gros. Le président de la HAT a refusé la proposition du GIC d’apporter un acte additionnel à la charte de Maputo. Et pourtant, il y est stipulé que Andry Rajoelina garde la présidence de la transition mais avec un changement majeur ou pas, un deuxième vice-président nommé par la mouvance Ravalomanana. « Dans tout accord international de ce genre (sic), tout ce qui a été décidé ne peut plus être effacé », clame le jeune Rajoelina.

La montre tourne mais il n’y a pas le feu estime le président de la HAT. « Il n’y a aucune pression qui fait que nous sommes dans l’urgence, c’est nous qui partageons les sièges du pouvoir », prétend Andry Rajoelina à quelques heures de la tombée des sanctions. Même le GIC semble se résigner et annonce que les discussions pourraient continuer vendredi. Le débat a piétiné sur la présidence de la transition, à tel point que les médiateurs ont décidé de prendre du recul et passer directement au partage des ministères afin d’avancer.

La mouvance Ratsiraka se sent bien nantie en obtenant le poste de premier ministre de la transition. L’amiral dit se contenter des cinq ministères attribués initialement à chacune des quatre mouvances. Pour les huit ministères anciennement prévus pour la société civile, la bataille s’annonce dure. Andry Rajoelina les revendique en totalité. Ce qui est contesté par les mouvances Ravalomanana et Zafy qui demandent à ce qu’on les partage par trois. La question des ministères de souveraineté et des portefeuilles stratégiques corse les discussions.

Pendant deux mois, Andry Rajoelina et ses partisans avaient refusé de manière catégorique la charte de la transition et les accords de Maputo qu’ils avaient jugé incompatibles avec l’aspiration du peuple. La faillite de l’Etat, essoufflé par la suspension des aides internationales, a poussé le président de la HAT à revenir à ce qui a été convenu avec les autres mouvances le 09 août 2009. La réunion d’évaluation avec le Groupe international de contact à Antananarivo a donc permis de relancer Maputo I. A Addis Abeba, Andry Rajoelina tente de s’en tenir à ce qui a été entériné par un communiqué à la presse le 06 octobre.