lundi , 20 mai 2024
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Le déplacement aux du premier ministre de la HAT îles Comores est un une grande opération de communication doublée d’une timide initiative diplomatique. Camille Vital a essayé de redorer l’image des actuels dirigeants écornée par une énième affaire de trafic de bois de rose qui n’est plus autorisée par le régime de transition. La cargaison de 300 tonnes saisie sera rapatriée sous de bonne garde.

Bois de rose : le premier ministre Vital en campagne aux Comores

La petite escapade du chef du gouvernement de la HAT aux îles Comores a été une sonde diplomatique qui permettrait de savoir si les horizons sont dégagés depuis la réunion de la Commission de l’océan Indien. Camille Vital  a été accueilli par le ministre des Affaires Etrangères comorien et a été reçu officieusement par le président. Pas de reconnaissance officielle mais un accueil en bons voisins. « Le président comorien a affirmé qu’il ne souhaite pas que les Comores deviennent la plaque tournante du trafic de bois de rose », rapporte le général Vital. 

Le chef du gouvernement de la HAT a fait le déplacement suite à la publication dans la presse de la saisie de « 15 conteneurs » de bois de rose par les douaniers comoriens. Accusés sans êtres nommés d’être impliqués dans le trafic de bois de rose, quand celui-ci a été légalisé et après la levée de l’autorisation exceptionnelle, les « hauts responsables » du régime de transition risquent de voir leur image se détériorer encore plus. Camille Vital fait un geste fort en direction de la communauté internationale qui a dénoncé le pillage des forêts malgaches en prenant en main le dossier.

Dans cette opération de communication et de diplomatie, le premier ministre est même allé jusqu’à descendre dans la cale du bateau qui a transporté les bois en question. « Ce n’est pas exactement 15 conteneurs comme cela a été annoncé dans la presse puisque les rondins de bois ont été cachés dans la cale », explique-t-il. En tout, 300 tonnes de bois de rose malgaches ont été saisis par les autorités comoriennes. Le navire de petite taille baptisé Soavina 3 a une capacité de 500 tonnes. Le commandant du bateau a été entendu par les enquêteurs.

Selon le premier ministre de la HAT, l’opération de rapatriement des bois saisis se fera dans quelques jours, le temps d’accomplir certaines formalités administratives. Le ministre des Finances a accompagné le général Vital lors de ce déplacement. L’option de la vente aux enchères des bois saisis est une éventualité. La cargaison en question pourrait rapporter quelque 22 milliards d’ariary à l’Etat. Si l’exportation avait été encore autorisée, la recette incluant la pénalité de 72 millions d’ariary  par conteneur plus les taxes et droits de douanes n’aurait pas rapporté plus de 2 milliards d’ariary.

Des soldats de la marine seront envoyés aux Comores pour sécuriser le rapatriement de la cargaison. L’enquête devra poursuivre au pays puisque l’opération avant l’embarquement des bois coupés ont nécessité au moins la participation d’une dizaine de complices.

L’effet  de l’opération communication du gouvernement Vital a été vite annihilé par la dénonciation d’une nouvelle affaire. Les habitants des communes rurales de Mampikony ont tiré la sonnette d’alarme sur le pillage au quotidien de trois forêts qui se vident de leurs bois précieux.  Des charrettes relayées par des camions transportent en toute impunité des rondins de bois de rose et de palissandre tous les jours. Les cargaisons seraient accompagnées par des hommes en tenue militaire, laissant la population riveraine impuissante.