vendredi , 3 mai 2024
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Il l’a fait en 2009 pour déblayer la route de la HAT, il le refait aujourd’hui, le jour du référendum de l’autorité de fait pour suspendre toutes les institutions mises en place unilatéralement par Andry Rajoelina. Lui, c’est le général Noël Rakotonandrasana et ce qu’il fait c’est mener l’armée pour prendre position face à ce qu’il qualifie de dérive des dirigeants.

Bruits de bottes : une partie de l’armée « prend ses responsabilités »

Après avoir bénéficié d’un mini-coup d’Etat militaire, Andry Rajoelina risque d’en être la victime. Ironie du sort, ce sont les officiers qui étaient au premier plan pour le porter au pouvoir qui se retournent contre lui. Le général Noël Rakotonandrasana est une nouvelle fois à la tête d’un mouvement de désobéissance militaire pour mettre fin au pouvoir civil déjà contesté. Comme en 2009, il est entouré d’officiers de l’armée pour faire la déclaration. Avec la participation du colonel Andrianasoavina, connu sous l’appellation du « Commandant Charles », l’on peut parler d’un remake du scénario de 2009.

Dans la journée du mercredi 17 novembre 2010, l’annonce de la suspension des institutions a été éclipsée par la campagne agressive menée par la HAT et sa commission électorale pour faire venir les électeurs au bureau de vote. « A partir de maintenant, toutes les institutions existantes sont suspendues, et c’est un Comité militaire qui va gérer les affaires du pays », a pourtant déclaré le général Noël Rakotonandrasana. Si l’on se réfère à l’implication de ces mêmes militaires dans le renversement du président élu Marc Ravalomanana, cette déclaration n’est que la première étape d’un processus.

Le colonel Charles Andrianasoavina a fait une apparition remarquée dans la cour du camp de la BANI à Ivato. Abordé par la presse, il a réitéré le but de cette prise de responsabilité des militaires : « la dissolution totale de toute la structure de la HAT et la mise en place d’un Comité militaire pour diriger le pays ». Ce comité travaillera à la réconciliation des acteurs politiques du pays. Les quelques « commandos » armés sécurisant l’entrée du camp sont impressionnants.

La présence d’officiers proches d’anciens présidents  aux côtés de ceux qui ont poussé Andry Rajoelina au sommet avant qu’ils ne soient bannis par celui-ci montre que le comité en question sera inclusif et consensuel. Le général Raoelina, un proche du président Ravalomanana, le colonel Coutiti, l’ancien soldat de l’amiral Ratsiraka font partie du mouvement initié par le général Rakotonandrasana.

Le colonel Richard Ravalomanana aurait tenté d’entrer en pourparlers avec les « mutins ». L’homme d’action de la HAT a réussi à mâter les mutins de la FIGN et s’illustre par la répression de toutes manifestations politiques des opposants. Ce pourparler évacue pour le moment un assaut du camp où sont retranchés les éléments de l’élite de l’armée. 

Les opposants à la HAT ont manifesté leur joie suite à l’annonce de cette « prise de responsabilité de l’armée » dans les environs d’Ivato. Quelques « barrages » ont été érigés. L’Emmo Reg du colonel Ravalomanana ont agi pour disperser les manifestants à coup de bombes lacrymogènes. Mercredi matin, le premier ministre général de la HAT a promis des actions fermes et sans concessions à tout fauteurs de troubles. Après la déclaration des militaires, il a enfilé la tenue de combat pour faire une contre-déclaration.