jeudi , 2 mai 2024
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Le ministre des Finances et du Budget a dressé un bilan plus que positif des quatre premiers mois de 2011 devant le Conseil supérieur de la Transition. Hery Rajaonarimampianina a assuré que sur la caisse n’est pas vide et a évoqué quelques réformes pour améliorer la gestion des fonds publics. Le mot crise a été éludé même si l’investissement public reste symbolique.

Budget de l’Etat 2011 : il y a les recettes, les dépenses mais pas les investissements

Hery Rajaonarimampianina est-il l’expert comptable qui permet à l’Etat de gérer ses deniers comme un bon père de famille. Le ministre des Finances et du Budget a vanté les qualités de sa gouvernance  qui permet d’avoir les ressources nécessaires pour faire tourner le pays et de faire face aux impératifs de dépenses. « Toutes nos dettes ont été honorées durant la transition, que ce soit le capital ou les intérêts », a-t-il déclaré.

Selon le ministre Rajaonarimampianina, « il est important de montrer au monde que nos pouvons rembourser nos dettes ». Plus qu’une question d’image pour l’autorité de transition, l’enjeu est économique. « Il faut éviter l’intérêt moratoire qui augmente ce que l’on devra payer ». Le ministre des Finances et du Budget s’inquiète de la situation après la transition en cas de non paiement des dettes. « Cela peut amener un arrêt des financements », a-t-il souligné. Madagascar risque alors de perdre les facilitations et les réductions des dettes accordées aux pays bons payeurs.

Dans les faits, la performance en question n’est pas aussi importante que dans le discours. Le ministre des finances rappelle que les remboursements s’élèvent à 93 millions de dollars sur les deux premières années de transition, soit 53 millions de dollars en 2009 (dont 15 millions pour les intérêts) et 40 millions de dollars en 2010 (dont 14 millions pour les intérêts). « Cela va continuer en 2011 », assure le ministre des Finances.

Recettes satisfaisantes

Les réalisations en matière de recettes ont été satisfaisantes lors des quatre premiers mois de 2011. Les prévisions sur les impôts ont été atteintes à 100,1% contre 102% pour les douanes. L’Etat se donne les moyens d’assurer les quelques programmes inscrits dans son budget en particulier les élections. La politique d’austérité a fait son effet. Les dépenses en fonctionnement hors solde ont été limitées à  30,2% et 4,1% pour les dépenses d’investissement.

Par contre, le taux de régulation imposé à 10% n’était pas atteint pour le premier trimestre. « Il y a des institutions qui ont dépassé et à qui on a donné une dérogation », dit le ministre des Finances et du Budget. Ces mauvais élèves de la bonne gouvernance qui ne connaissent pas l’austérité sont le ministre de l’Intérieur, objectif élection oblige, et les trois institutions de la HAT, à savoir la présidence, le Congrès de la Transition et le Conseil supérieur de la Transition.

Parmi les réformes de la gouvernance financière, le ministre Hery Rajaonarimampianina rappelle l’existence depuis 2004 d’un programme avec les bailleurs de fonds pour moderniser le contrôle des finances publiques. Le contrôle hiérarchisé des engagements des dépenses sera renforcé. Aujourd’hui, le ministre veut un contrôle systématique au niveau des trésors et renforcer les capacités de la Cour des comptes et de l’Inspection générale de l’Etat. Les rôles et l’intervention des organes de contrôle sont redéfinis.