lundi , 29 avril 2024
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Le retour de la mouvance Rajoelina et de son gouvernement sur la table des négociations a été motivé par la crise économique qui menace Madagascar. Le ministre de l’économie Fienena Richard confirme que sans les aides budgétaires des bailleurs de fonds, la situation sera catastrophique.

Budget de l’Etat : difficile sans les bailleurs de fonds

Les autorités de transition de fait se sont vantées de s’en être sorties sans les aides des bailleurs de fonds les six premiers mois. Pourront-elles gérer le pays dans les mêmes conditions six mois de plus. La réponse est non. Le ministre de l’économie du gouvernement Roindefo estime que la situation va très vite se  dégrader si des sanctions économiques sont prises contre Madagascar. La transition a beaucoup à perdre.

Selon Fienena Richard, la confirmation des sanctions ferait perdre à Madagascar des financements à hauteur de 800 millions de dollars injectés dans des programmes de développement. Ces bailleurs de fonds traditionnels sont susceptibles de supprimer le projet, le pire des scénarios, ou se contenter de bloquer les décaissements. Le ministre de l’économie de rajouter que le pays ne pourra pas non plus solliciter d’autres financements.

Le gouvernement de transition est en mauvaise posture vu que la caisse de l’Etat est presque vide. La politique d’austérité prônée par Roindefo reste à prouver au regard de certaines dépenses courantes. C’est l’arrêt des investissements publics dans des projets de développement qui a permis à l’Etat de récupérer de la trésorerie. Six mois après, l’absence des aides budgétaires se fait cruellement sentir. Il n’est pas rare de voir un fonctionnaire en mission se faire indemniser par des crédits téléphoniques ou des tickets carburants car le ministère n’a pas de liquidité.

Si les recettes fiscales ont été annoncées comme excellentes cette année, la suspension des aides budgétaires laisse un grand vide dans le budget de l’Etat. L’UE européenne y contribuait à hauteur de 38 millions d’euros. La part de la Banque mondiale est la plus conséquente, s’élevant à 70 millions de dollars. La BAD apporte 20 millions de DTS. Le FMI fournit aussi une aide d’une dizaine de millions de dollars pour équilibrer la balance de paiement.

Les financements provenant des bailleurs de fonds ont été intégrés dans la loi de finance. La rectification de cette dernière n’a pas pu être faite par les autorités de la transition. Déjà, la suspension des aides a entraîné la mise en attente ou la suppression de plusieurs projets de développement.

« Je ne tiens pas à faire des malgaches des otages », avait déclaré Andry Rajoelina quand il a fait un virage à 180° devenu enclin à l’application des accords de Maputo I. Le président de la HAT a  opté pour la voix de la raison après avoir tenu des discours « patriotes » mais peu réalistes, se battant contre la pression des bailleurs de fond pour la mise en place d’un gouvernement de consensus.

La machine arrière du TGV est considérée comme une traitrise par ses alliés qui souhaitent éloigner Madagascar de toute influence des bailleurs de fonds. Andrianjaka Rajaonah de l’Association Otrikafo avance que c’est possible de conduire le pays sans les aides de la communauté internationale. La politique économique volontaire, avec une forte création monétaire, n’avait pas convaincu Andry Rajoelina.