dimanche , 5 mai 2024
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A défaut de débats d’idées, on se délecte devant le concours de popularité et l’étalage de moyens financiers vertigineux dans la campagne pour la présidentielle Malgache de 2013. Si les « grands » candidats issus du régime de transition se battent à coups de milliards, la bataille est d’un cran inférieur pour les autres qui ont eu un rôle moins important ou qui ont été évincés du régime inconstitutionnel Rajoelina. Combien d’argent cette campagne électorale a-t-elle injecté dans l’économie du pays ? La réponse restera floue et même une estimation est difficile, la faute à un manque de transparence permise en raison des lacunes dans la loi électorale.

Candidats de la transition, les challengers

Le premier ministre Omer Beriziky a reconnu un problème dans les élections présidentielles, « c’est qu’il n’existe pas de texte sur le contrôle du financement de la campagne électorale », ce qui donne une totale liberté aux candidats. C’est une demi-vérité puisque certains prétendants à la magistrature suprême ont eu du fil à retordre avec la douane qui a bloqué des cargaisons de matériels et des véhicules destinés à la campagne électorale. Il n’y aurait donc pas une équité à cause de ce vide juridique. « Certains candidats, pas tous, ont des moyens inestimables », constate le premier ministre Beriziky.

Qui sont ceux qui ont des moyens estimables ? Le candidat Radavidson Andriamparany a été le seul à révéler l’étendue de ses moyens financiers. Ses fonds de campagne proviennent principalement de donation d’amis et l’ancien ministre des Finances s’enorgueillit du fait que ses moyens sont assez limités alors qu’il aurait pu en avoir plus. « Cela ne dépasse pas les deux millions de dollars ! » Et dire que le candidat du FFF est l’un des rares à ne pas organiser des spectacles ni distribuer des cadeaux pour se focaliser sur une véritable campagne de persuasion des électeurs.

Si les candidats issus de la transition, les prénommés, Hery, Camille, Hajo, Edgard et Pierrot, sortent du lot, les candidats qui tentent leur chance pour une seconde fois semblent essoufflés. Lahiniriko Jean n’est plus que l’ombre de celui qui a terminé 2ème en 2007. Monja Roindefo a beau être premier ministre de la transition, mais il a du mal à rivaliser avec son successeur Camille Vital.

Le membre du CT Voninahitsy Jean Eugène fait une campagne très discrète même s’il se prend pour le Mandela malgache, l’icône de la lutte anti-apartheid ayant fait de la prison comme lui, mais pour une raison différente. Le membre du CST Roland Ratsiraka tient la distance, mais n’a pas l’exubérance de ceux qui ont fait partie du gouvernement de transition.

Le CST Clément Ravalisaona a été l’un des premiers à faire part de sa candidature, mais il est cantonné dans la catégorie poids plume. Un temps membre de la chambre haute de la transition et qui a démissionné pour dénoncer la non-application de la feuille de route, Saraha Georget Rabeharisoa a plus de répondant.

La candidate du parti Vert est une sérieuse concurrente qui ne manque pas de moyens et semble devancer de loin l’autre représentante de la gent féminine, la CST Brigitte Rasamoelina. L’ancien ministre de l’Education nationale Julien Razafimanazato et le ministre du Travail et des Lois sociales sortant Tabera Randriamanantsoa ne font pas partie des « grands » candidats de la transition au vu de leurs moyens limités.