samedi , 4 mai 2024
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Les éléments de l’Emmo Reg du célèbre colonel Richard Ravalomanana ont attaqué le camp de la Force d’intervention de la gendarmerie, défendu par les hommes du colonel Raymond Andrianjafy, jeudi 20 mai 2010, matin. D’après les témoignages, ce sont ceux qui étaient en position défense qui ont ouvert le feu. Depuis 10 heures du matin, plusieurs centaines de coups de feu ont été échangés et des centaines de détonations lourdes ont été entendues.

C’est la guerre à Antananarivo ! Les colonels à nouveau aux avant-postes

Marc Ravalomanana a eu la sagesse de ne refuser d’ordonner l’assaut contre le Capsat, un camp situé dans un quartier populaire en mars 2009, Andry Rajoelina n’a pas cette bénédiction de l’âge. Les éléments de l’Emmo Reg, la force utilisée pour réprimer les manifestations d’opposition ont attaqué ce jeudi matin, vers 10 heures, le camp de la Force d’Intervention de la Gendarmerie nationale. Les coups de feu fusent de partout dans le quartier d’Andrainarivo et d’Antanimora. Après d’intenses échanges, quelques coups de feu sporadiques et des fortes détonations sont encore entendus à 11 heures 30.

Dans la soirée de mercredi, les éléments de la FIGN ont érigé des barrages. Pour les hommes du « récalcitrant » colonel Raymond Andrianjafy, devenu un ennemi de la HAT, « c’est  pour protéger le camp et non pas un coup d’Etat ». La FIGN aurait en effet prévu de faire une annonce à la radio nationale. Du coup, des militaires espions auraient été aperçus pour étudier une attaque contre ces potentiels « mutins anti-HAT ». En tout cas, le colonel Andrianjafy a répondu à une sorte de provocation du colonel Ravalomanana contre les politiciens : « que ceux qui n’ont pas la force se taisent ».

C’est la panique dans les rues aux alentours et dans le centre ville. Les voitures font des détours et roulent vite. Certaines écoles ont décidé de libérer les élèves. Les rues sont désertes avant de voir apparaître des gens ou des enfants en train de courir.  Les magasins et épiceries ont très vite réagi et fermé leur porte par craintes de pillages. La circulation est bloquée dans les grandes artères. Tout le monde se met à écouter les bruits de la fusillade et se crispent à chaque fois qu’une grosse détonation se produit.

« Je m’inquiète pour ma mère, elle est allée rejoindre Fort Duchesne avec les pasteurs », confie une femme, tremblotant avec un bébé dans les bras. Un jeune homme qui a la chemise toute mouillée de sueur la rassure. « Les civils ont été écartés avant l’affrontement … tout le monde a couru, c’était vraiment chaud, ce n’était pas un tir ou deux, c’étaient des centaines en quelques minutes », raconte-t-il.

La HAT est prête à défendre son pouvoir unilatéral par la force. Le général Vital a été nommé premier ministre pour cela. Mais qu’en est-il du Lt colonel Lylson de la Force d’intervention spéciale de la HAT et de son ancien compère le Lt colonel Charles Andrianasoavina qui étaient dans l’imagerie populaire, les seuls à oser prendre les armes. S’inviteront-ils aux balles pour danser à nouveau ensemble.