dimanche , 19 mai 2024
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La mise en place du Comité de réflexion sur la défense et la sécurité nationale (CRDSN) fait encore débat, étant un motif de contester la charte signée à Maputo par les quatre mouvances politiques. Le général Andrianome prévient que cela ne se fera pas, mais c’est sans compter sur la détermination du médiateur Joaquim Chissano.

Charte de la transition – article 22 : les généraux préviennent, les médiateurs maintiennent

Ce qui est signé est signé, pas question de faire marche arrière et de modifier les contenus des accords et chartes de Maputo. La demande pressante des militaires et forces de l’ordre pour l’annulation de l’article 22 de la charte de la transition n’a pas été satisfaite par le Groupe conjoint de médiation, anciennement Groupe international de contact.

« L’article 22 est là, on ne va pas le modifier », insiste Joaquim Chissano. « Ce qu’il y a, c’est qu’il n’y a pas la même compréhension », dit-il, essayant de minimiser la portée de la polémique sur le sujet. « Pour toutes les actions qui doivent être entreprises par les malgaches, il faut qu’il y ait la même interprétation pour tous », ajoute le médiateur de la SADC. Il s’est montré plutôt satisfait des entretiens qu’il a eux avec le chef de l’Etat-major et des officiers de l’armée, sûr de les avoir convaincus.

Cet article de la charte de la transition n’est d’ailleurs pas restrictif sur la composition et le rôle du Comité de réflexion. Si le souci des commandements des forces de l’ordre est d’éviter la division, tout en préservant l’apparente unité, le Groupe conjoint de médiation calme le jeu. Il s’agit en fait de désigner des membres de l’une des institutions de la transition, avec un rôle plutôt politique que de commandement. En clair, les membres du CRDSN pourraient être des officiers issus de l’armée ou des civils.

Le COGER, un collectif des généraux retraités, se montre plus menaçant que leurs jeunes cadets aux commandes des forces armées pour dissuader l’application de l’article 22 de la charte de la transition. Le général Andrianome  est catégorique : le fait que les mouvances politiques désignent les membres ne peuvent du CRDSN ne peut que diviser l’armée.

Celui qui a avait été nommé chef de l’Etat-major durant la crise politique de 2002 avant d’être remplacé après le retour à la légalité mérite-t-il pas d’être entendu quand il parle de la division de l’armée. Le général Andrianome ne donne aucune chance à l’application de l’article 22 de la charte de la transition. « Aucune mouvance n’osera désigner », dit-il.

Le COGER s’adjuge le rôle de la tête pensante et de « raiamandreny » de l’armée, mettant son veto à l’article 22. Selon le général Andrianome, toute désignation d’un militaire au sein du CRDSN, par les mouvances politiques est inacceptable. Il dissuade ainsi les officiers qui sont susceptibles d’être sollicités pour faire partie de cette institution de la transition. 

Pour désamorcer une nouvelle crise au sein de l’armée, le Groupe conjoint de médiation promet que des annexes seront ajoutés à l’article 22. La réticence des commandements des forces de l’ordre à accepter l’implication des politiques sur les questions de la défense et de la sécurité nationale n’a qu’une explication : la présence des anciens « mutins » acquis à la cause de la mouvance Rajoelina aux commandements.