dimanche , 19 mai 2024
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Et si les 22 postes de chefs de région devaient être partagées par les quatre mouvances ? On n’en est pas encore là, loin s’en faut. Les actuels chefs de région nommés par la HAT sont sur la défensive pour défendre les acquis. En général, ils essaient d’éviter toute perte de siège au profit des autres mouvances.

Chefs de région : parer la mouvance Rajoelina « des dents du crocodile »

Après les membres de la HAT, les chefs de région montent au créneau pour défendre les acquis des politiciens dans le wagon du TGV. Paradoxalement, ils accusent les autres mouvances d’être intéressées par les sièges à pourvoir dans la transition version 2.

« On ne doit pas toucher à la HAT mais la compléter avec des nouveaux membres issus des trois mouvances », martèle le chef de région d’Analanjirofo, parlant au nom de ses compères. Michel Saina estime que le régime de transition n’est pas « comme le fleuve d’Ikopa » pour ne pas apprécier que des amis se joignent à lui.

Les chefs de région réclament que la mouvance Rajoelina doit être récompensée d’avoir renversé le président Ravalomanana. Ils revendiquent ainsi la majorité dans toutes les structures à mettre en place dans le cadre de la nouvelle transition. En clair, les chefs de région dénoncent le partage équitable des postes en jeu.

« Pour ce qui est de la répartition des rôles, nous refusons le parachutage », prévient Michel Saina.  Les « petits » politiciens qui n’ont que la période de transition pour goûter au pouvoir ne veulent pas lâcher prise. Après avoir gagné leur siège, ils fustigent ceux qui sont intéressés par une fonction étatique.

Saina Michel pousse le bouchon un peu plus loin : « Il s’est avéré que les troubles qui ont eu lieu à Madagascar étaient motivées par la quête de sièges… l’affaires des bombes artisanales s’est calmée quand on a évoqué la répartition des rôles ».  Les faux projets d’attentats serviraient la cause de la mouvance Rajoelina qui risque de beaucoup perdre après Maputo.

L’ancien parlementaire se montre plus mordant en abordant l’enjeu politique de la répartition des rôles dans la mise en place de la transition inclusive et consensuelle. « Nous demandons dans le cadre de l’accord de Maputo que ce soit ceux qui ont tué le crocodile se parent des dents de l’animal », clame Michel Saina. Les chefs de région réclament « une solution adaptée au peuple malgache ». Une solution qui répondrait aux aspirations du mouvement populaire.

«  Pour servir de modèle dans la mise en place de la structure démocratique, nous réclamons une élection rapide des… chefs de région », estime Rasoloniananina Jean Christophe, de la région Boeny. Les technocrates nommés sous le régime Ravalomanana ont été remplacés par des militants politiques.

« Les régions ont toujours été dans une période de transition même du temps du régime légal, on ne doit pas continuer ainsi », a déclaré Rasoloniana Jean Christophe. « L’élection est une priorité, laissons le peuple parler à travers des élections libres et transparentes », renchérit Saina Michel.

Les actuels chefs de région souhaitent que les régionales soient les premières élections à se tenir, juste après le référendum. Le calendrier reste à déterminer par la conférence nationale dont la tenue doit être maintenue, selon le porte-parole des chefs de région. Ces derniers mettent une pression de plus sur Andry Rajoelina et sa délégation à l’abord de Maputo II.