dimanche , 5 mai 2024
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Le représentant de la mouvance Ravalomanana, Fetison Andrianirina, a regretté le jugement aussi secret que rapide d’une affaire concernant le président élu et dans laquelle les juges ont prononcé une condamnation. Il fustige une décision non fondée et politiquement incorrecte.

Condamnation contre Ravalomanana : l’indignation sur une justice de l’ombre

Le ton n’est pas élevé mais l’indignation est perceptible. « Comme les négociations continuent, on se doit de se respecter », regrette Fetison Andrianirina. Celui qui est à la tête de la délégation de la mouvance Ravalomanana se demande d’où est-ce que le ministère de la justice sort un jugement sur un président de la République en si peu de temps. 

« Les procédures sont opaques et l’affaire a été jugée par un tribunal non compétent à le faire », fustige Fetison Andrianirina. Il soupçonne une instrumentalisation de la justice par les autorités de la transition. 

Cette stratégie de la HAT de faire de Marc Ravalomanana un hors-la-loi risque de compliquer les négociations pour une sortie de crise. Elle est compréhensible dans la mesure où  c’est une contre-attaque pour répondre au propos du président en exil sur son retour accompagné d’une force de pacification.

 Suite à l’annonce du retour au pays du président Ravalomanana, le ministère de la Justice des autorités de la transition a accéléré les choses. L’affaire « Air Force One 2 » a été jugée mardi et la décision a été rendue mercredi matin. Personne n’a été au courant mais apparemment, il y a eu un procès sans que la presse n’en relate l’écho. La ministre de la Justice rend publique la décision officialisée par les juges : la condamnation du président Ravalomanana. 

La peine est anecdotique. Quatre ans de prison ferme et 70 millions de dollars à payer à l’Etat malgache qui a hérité d’un avion présidentiel Boeing 737-700 reconditionné pour un président de la République. 

L’ancien ministre des Finances Haja Razafinjatovo a aussi été épinglé par la de la HAT. Celui qui a été le directeur de campagne du candidat Ravalomanana à la dernière élection présidentielle est écarté de la prochaine bataille électorale.

En le faisant condamner, la HAT continue sa campagne de dénigrement de Marc  Ravalomanana aussi bien sur la scène nationale que sur le plan international. Le régime de transition de fait a déjà établi une condamnation de fait du président élu en organisant « un grand déballage » qui n’a pas eu l’effet escompté. 

Cette volonté apparente d’instrumentaliser la justice est toutefois une arme à double tranchante. Déjà que la Haute Cour Constitutionnelle n’est pas respectée pour ses décisions, pour ce qui est du tribunal, on ne retiendra que la mesure politique. Le ministre de la Justice de la HAT a annoncé que les autres affaires seront jugées tout aussi rapidement. Avant que le président Ravalomanana ne revienne.