mardi , 7 mai 2024
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Alors que les membres du congrès de la transition se lamentent encore de l’immunité parlementaire refusée à l’un des leurs dans l’affaire bois des roses, ils ont subi un autre événement malheureux. L’argent de leur paie a été volé par des bandits armés, une centaine de mètres avant d’arriver à destination. Pendant ce temps, les parlementaires non TGV se préparent à engager un bras de fer avec l’exécutif.

Congrès de la HAT : un malheur n’arrive jamais seul

Mercredi en début d’après-midi, la rue de Tsimbazaza longeant le ministère du Tourisme et l’Assemblée nationale n’est pas bondée de monde mais n’est pas déserte non plus. C’est à visage découvert que quatre malfaiteurs ont braqué l’argent destinée à la paie des membres du congrès de la HAT.  Une somme de 800 millions d’ariary ont été emportés avec leurs contenants, soit quatre « sac de riz » !

Les braqueurs ont agi en pleine rue et à visage découvert, sûrs de leur forfait. « Ils nous ont bloqués en se mettant de travers sur la rue, j’ai essayé de contourner par la gauche mais je n’ai pas pu passer », raconte le chauffeur du convoi. « Un homme armé est sorti très vite pour me menacer d’une arme, comme je tiens à la vie, je n’ai pas pu rien faire », continue-t-il.

Deux autres complices, sont entrés dans la voiture, menaçant les autres personnes civiles du convoi. Ils ont pris les sacs de billets et ont pris la poudre d’escampette. Personne n’a été blessé mais tout l’argent a été emporté. Les bandits ont été assez magnanimes pour laisser aux membres du congrès de la HAT leurs… bons de caisse.

D’habitude, ce genre de convoi effectué par des  employés de l’Assemblée nationale devrait être accompagné par des éléments de force de l’ordre. Pas cette fois-ci. Même si la scène se passait en pleine rue, les personnes présentes près du lieu du forfait n’ont rien remarqué, du moins qu’un braquage était en train d’avoir lieu. Les malfaiteurs ont laissé à Ambanidia le véhicule 4×4 de couleur grise qu’ils ont utilisé après avoir transbordé le butin.

800 millions d’ariary pour un mois de paie, les membres du CT sont grassement payés pour des parlementaires non élus. Cette non élection leur ont été reprochée pour ne pas leur accorder l’immunité parlementaire. Dans le dossier « Ezéquiel », les membres du congrès de la HAT dénonce le non respect des procédures d’arrestation d’un parlementaire et réfute sans contester l’avis de la Haute cour constitutionnelle qui a confirmé l’absence d’immunité.

Les professionnels de la politique comme Jean Eugène Voninahitsy craignent que cet avis fasse jurisprudence et qu’il mette les futurs élus députés en danger. En attendant, le CT veut avoir le dernier mot dans l’affaire bois de rose. « Ce n’est pas un membre du congrès qui signe les documents mais quelqu’un de l’exécutif », insiste un parlementaire. Les hommes de Tsimbazaza seraient prêts à prouver l’implication de gros bonnets proches du pouvoir et annoncent la formation d’une commission d’enquête sur l’affaire bois de rose.

C’est dans ce climat de guerre froide entre l’exécutif et le législative d’une seule et même mouvance que va se dérouler la session extraordinaire sur la loi régissant les élections communales et régionales. « Un tel projet de loi ne doit pas émaner du conseil des ministres mais de la concertation des forces politiques qui se sont réunis à Ivato », conteste un membre du CT. Il fait référence aux partis qui ont paraphé la feuille de route. Le projet de la HAT risque de ne pas passer comme une lettre à la poste.