Conjoncture : dialogue de sourd entre dirigeants et ex-alliés

Difficile, aujourd?hui, à propos des membres de l?ancien comité de soutien à Marc Ravalomanana (KMMR), de parler d?opposants ou d?alliés. Sans se déclarer, ouvertement, opposants en effet ils se comportent comme tels. L?ouverture officielle de la campagne électorale des législatives partielles, là où la Haute Cour Constitutionnelle, le juge électoral, avait ordonné, après constat d?anomalies, une nouvelle élection, le montre bien. Dans la circonscription de Maintirano, les membres de l?ancien comité de soutien à Marc Ravalomanana et le parti présidentiel TIM se considèrent, par la force des choses, comme des adversaires politiques naturels.

Voninahitsy Eugène, candidat du parti RPSD, ancien allié de l?actuel président de la République, Marc Ravalomanana, a rameuté toute l?équipe des « frustrés », se sentant mis sur la touche par le nouveau régime, pour faire front contre le candidat TIM dans sa circonscription. Tandis que le TIM, pour barrer la route de l?Assemblée nationale à ce tumultueux partenaire qui, actuellement, s?érige en véritable adversaire, projette d?y mettre le paquet. Une source proche du parti présidentiel annonce la possible installation, pour faire face à la campagne électorale, d?une station de radio locale dans la circonscription de Maintirano, une des quatre circonscriptions où les élections sont à refaire. Car les premières escarmouches entre le TIM et ses anciens alliés semblent avoir lieu dans le domaine de la communication. 

Et dernièrement, le Premier ministre Jacques Sylla, en installant officiellement le nouveau chef de province de Fianarantsoa, a tacitement lancé des griefs à l?encontre de son prédécesseur, Pety Rakotoniaina, un autre ancien allié. Mais la réplique de ce dernier ne s?est pas fait attendre. Et cela donne lieu, dorénavant, à un passe d?armes entre anciens partenaires politiques. 

Sans pour autant l?admettre, les anciens alliés politiques de Ravalomanana, se considérant comme artisans de la victoire finale de celui-ci, attendent un retour d?ascenseur.  Sauf que, au cours d?une discussion à bâton rompu avec les membres de la diaspora malgache en France, Marc Ravalomanana a annoncé que l?on devrait agir, à Madagascar, « par amour » et non point par intérêt. Donc, sans rien attendre ? de lui – en retour.